Dossier peinture Part 1 : Le marché reprendra-t-il des couleurs en 2025 ?

Retrouvez aussi   Dossier Peinture Part 2 : Comment simplifier l’acte d’achat peinture pour le consommateur ? 

La dernière étude Nielsen IQ arrêtée à fin février 2025 pointe du doigt la double contreperformance du marché des peintures grand public sur les douze derniers mois, tant en valeur qu’en volume. Le chiffre d’affaires du secteur recule ainsi de 3,6 % sur la péri

ode étudiée. Les volumes accusent eux aussi le coup et enregistrent un manque à gagner de 3,9†%. «On observe clairement un repli du marché sur la période étudiée, en raison d’une baisse de la demande. Cette dernière peut s’expliquer par une certaine frilosité chez les bricoleurs qui hésitent à entreprendre des gros travaux. La valeur suit la même tendance en raison d’une stabilisation du prix moyen des produits», confirme ainsi Alexandre Topin, Senior Consultant Marketing Intelligence Nielsen IQ. 

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Pas si mal sur le fond… 

Il faut toutefois se garder de noircir le tableau… Le segment de la préparation des fonds (sous-couches) ne se défend en e­ffet pas si mal sur la période étudiée. Cette catégorie enregistre un CA de 85 M€ avec un recul de 2,1†% sur les douze derniers mois, soit un résultat supérieur à la moyenne du marché (-†3,6†%). Une belle performance si l’on se rappelle par ailleurs que le CA de cette famille de produits flirte parfois avec les reculs à deux chi­ffres (-†13†% en 2022 par exemple). Enfin, le segment de la préparation pèse près de 10†% de la valeur des ventes de peinture grand public. 

Deux éléments permettent d’expliquer ce succès.

 Les MDD se sont investies de manière importante sur ce segment, ce qui a engendré un élargissement de l’o­ffre. D’autre part, les industriels ont communiqué de manière e›fficace pour expliquer aux utilisateurs l’importance d’une bonne préparation des murs avant la pose des peintures. Message reçu 5 sur 5 par les consommateurs qui semblent s’être appropriés davantage ce travail préliminaire et avoir intégré le concept de préparation des supports. 

Volumes stables pour les peintures de spécialité 

Les peintures dites de spécialité (peintures sol, aérosols, colorants et divers), limitent elles également les dégâts en 2024. Avec un recul de 3 % en valeur, elles tendent en e­ffet vers une quasi-stabilité en volumes (-†0,7†%). Elles font par ailleurs mieux que la moyenne du marché (-†3,9 % en volume) et a›ffichent un prix moyen orienté à la baisse (-†2,3†%), ce dernier tirant malheureusement vers le bas la performance valeur du segment. Tel n’est pas le cas de la catégorie des couleurs intérieures sur laquelle la hausse des prix est au contraire soutenue sur les douze derniers mois. «Le prix moyen progresse de 1,6% alors que l’inflation sur le total du marché des peintures grand public est quasiment insignifiante en 2024 (+0,3%)», confirme-t-on chez Nielsen IQ. 

Résultat, si le CA du segment des couleurs s’inscrit dans la moyenne du marché (-†3,8 %), les volumes de vente sont largement freinés par cette hausse des prix particulièrement dissuasive pour le consommateur. Au final, si cette catégorie compte parmi celle bénéficiant le plus d’innovations ces derniers mois, cela ne su›ffit pas à tirer les ventes vers le haut. Le segment des couleurs recule ainsi de -†5,3†% en volume. 

Les grands blancs broient du noir… 

On ne peut pas en dire autant des peintures à e­ffet déco dont le prix moyen s’e­ffondre (-†4,3†%) sur la même période. Le CA de la catégorie en subit les conséquences et recule de 6†% tandis que les volumes sont eux également à la peine (-†1,7 %)… Les peintures intérieures grands blancs ne font pas mieux et enregistrent la contreperformance la plus forte du marché des peintures, tous segments confondus. Leur CA recule ainsi de 6,6†%. Idem pour les volumes, en retrait de 6†% sur les douze derniers mois. Les résultats sur cette catégorie sonnent comme un avertissement pour l’ensemble du secteur des peintures. Rappelons en e­ et que les grands blancs constituent la deuxième famille de produit la plus importante de l’univers des peintures intérieures grand public. Cette famille assure à elle seule plus de 40†% des volumes du marché avec un CA de 252,5 M€, à mettre en perspective d’un CA total du marché s’élevant à 955 M€ en 2025. Peut-on s’attendre à une amélioration pour l’année en cours†? «Les ventes pourraient repartir à la hausse si une reprise du marché immobilier se confirmait. Ce marché est toutefois sur des bases assez basses. Il est probable qu’une reprise franche n’aura pas lieu avant 2026. Nous serons donc en 2025 sur une logique de petits travaux plus que de gros oeuvre et ce sont les petits formats de pot qui devraient le plus en profiter», conclut Alexandre Topin.