Honda veut être n°1 du robot chez les spécialistes dans 5 ans
Honda France Manufacturing fête ses 40 ans de son usine d’Ormes, près d’Orléans qui est devenu son site mondial de production de robots et de la majorité de ses tondeuses à conducteur marchant. Une reconnaissance du savoir-faire de l’entité avec beaucoup d'ambition en Europe : produire 6 fois plus dans 5 ans !
Honda La France, centre mondial du jardin pour la marque Honda France Manufacturing vient de fêter les 40 ans de son usine d’Ormes, près d’Orléans. C’est devenu son site mondial de production de robots et de la majorité de ses tondeuses à conducteur marchant. Une reconnaissance du savoir-faire de l’entité. Aucun doute possible : Honda croit au développement du robot de tonte, n’hésitant pas à prédire que la marque sera numéro 1 en 2030 sur le réseau spécialisé ! Au point de faire passer la production de 25 000 unités aujourd’hui à 150 000 dans cinq ans…
« Le marché des robots de tonte est ici, en Europe, rappelle Maxence Zacharie, directeur du développement commercial en Europe. Les jardins sont fermés, ce qui n’est pas le cas dans le reste du monde. Et les jardiniers vieillissent. Nous avons l’outil de production adéquat et un réseau de distributeurs qualitatif. » Une évidence, donc. Il est vrai que l’espace ne manque pas pour pousser les murs : l’usine fait 11 000 m2 sur 7 ha de terrain !
Deuxième site mondial de Honda
Honda Manufacturing France a aussi récupéré la fabrication des transmissions, hydraulique et variable, autrefois produites aux Etats-Unis. Depuis l’interdiction par la Californie des outils de jardin thermiques, l’usine américaine a fortement ralenti son activité. Un nouvel atelier de 350 m2 leur est consacré. « La confiance du groupe et la reconnaissance du savoir-faire de nos équipes nous permettent de poursuivre notre développement, d’innover et de moderniser nos infrastructures », précise Thierry Commeyras, directeur de HFM.
L’usine produit 200 000 tondeuses par an destinées à l’Europe, au Japon et à l’Australie. Elle fabrique une vingtaine de modèles, thermique et à batterie, de 41 à 53 cm de largeur de coupe. Sans oublier les débroussailleuses et les robots. C’est le deuxième site mondial d’Honda en volume de produits finis, derrière la Thaïlande qui fabrique des groupes électrogènes, des motopompes et des moteurs. La réorganisation européenne de l’entreprise s’est aussi traduite par la séparation de la marine qui devient autonome.
« La nouvelle équipe européenne va travailler sur trois axes de développement, précise Maxence Zacharie. D’abord les produits à moteurs thermiques ; ensuite l’électrification et la robotique ; enfin, le développement commercial au niveau européen. » Et Céline Revertegat, nouvelle responsable marketing pour la France, d’ajouter que « la mise en commun des services de R&D de la moto et des produits d’équipements va nous permettre de progresser. »
Produire là où se font les ventes
Honda France Manufacturing vise également la neutralité carbone d’ici 2028. Début 2025, des panneaux solaires ont été installés qui couvrent déjà 30 % des besoins en électricité. En 2028, l’usine sera raccordée au réseau de chaleur urbain développé par Orléans Métropole qui valorise la chaleur fatale de l’usine d’incinération locale. « Cela va nous permettre de supprimer nos chaudières à gaz et de réduire de 40 % nos émissions de CO2 », se félicite Thierry Commeyras.
Dans le même temps, la philosophie de l’entreprise est de produire là où se font les ventes. Cela s’accompagne d’une stratégie de relocalisation des composants vers des fournisseurs européens. La démarche vise à limiter l’empreinte carbone liée au transport tout en réduisant les coûts d’approvisionnement. « Nous continuerons d’être une entreprise au service de ses clients, désireuse de répondre aux attentes de la société », annonce fièrement Katsuhisa Okuda, président d’Honda Motor Europe. C’est bien parti à Ormes.
Patrick Glémas