Visite du Brico Dépôt Cahors, un nouveau concept... explosif !
Le nouveau Brico Dépôt Cahors est ouvert ! Un concept à moins de 1000 m2 mais avec autant de références que d'habitude, moins de 30 salariés, pas de CDAC. La clé c'est le parcours client, un peu déroutant. Mais attention s'il trouve son public ... ce concept pourrait devenir la nouvelle arme fatale de Kingfisher, se déployer partout très vite, sans beaucoup de contrainte administrative, faire exploser les lignes et obliger la concurrence à réagir. Visite dans les moindres détails !
C’est sur la route des Papes à Cahors que Brico Dépôt a peut-être trouvé son paradis. Un magasin de 987 m2 où le nom de la ville est inscrit en très grand sur la façade et qui passe sous les radars des CDAC . Pourtant ce modèle compact offre quasi le même nombre de références qu’un magasin classique (99 %). Et pour réussir cette prouesse les équipes de Laurent Vittoz, DG de Brico Dépôt ont rivalisé d’astuces. D’abord et sans jeux de mots l’entrée est sans sas… le client plonge dans le magasin très directement. Jamais vu une entrée en matière aussi rapide ! Balance des couleurs à gauche , premier rack à droite (ci-dessous) et entre les deux un welcomeur (on ne sait jamais comment l’écrire)…
Un collaborateur équipé de casque audio comme dans un magasin Action qui accueille le client, le dirige si nécessaire et prévient le vendeur visé. On va à l’essentiel ! Incroyable, mais on peut soi-même « sonner » un équipier depuis une borne projet et lui parler sans attendre qu’il arrive. Sur la gauche : le libre-service est à la mode habituelle. On se sert soi-même de quincaillerie, d’ électricité , de plomberie etc. puis on passe en caisse … A noter que la visserie n’est plus en sachet plastique mais dans des petits cartons
Sur la partie droite du magasin, les clients retrouvent les produits plus lourds , ceux qu’on expose : carrelage, matériaux, bois, menuiserie, cuisine, salles de bains, sanitaires… ou même gros outillage (nettoyeur HP) mais quasi rien de tout cela n’est en libre service... ça ressemble à du LS, c’est exposé comme du LS mais cela n'est pas du LS. On retrouve des présentoirs de carrelage comme dans les négoces mais avec moins de mise en scène. Pour acheter, il suffit de repérer le nom du produit et de se rendre à une borne du magasin pour le commander sur écran. Le client inscrit son nom et son numéro de téléphone. Soit il reçoit son ticket de commande sur son mobile, soit il l’imprime in situ. Demain le client pourra même acheter tout seul sur cette borne et il peut aussi réaliser le Scan & Go avec son portable et passer en caisse.
Pas d’achat préalable , pas de cours matériaux.
Un ticket qu’il conserve après avoir payé pour ressortir mais toujours sans son produit (sauf les produits LS). Une fois dehors, il longe un préau jusqu’à la zone 2 celles du « Retrait Produit ». Jolie devanture en bardage à claire-voie et toiture en bâche . Ce chapiteau central est immense, 1200 m2 avec force racks et rangements . Là, pas question d’entrer. Le produit est amené au client.
Quand il s’agit de matériaux il faut remonter dans sa voiture ou sa camionnette, se présenter devant la barrière de la zone 3 celle de la Cour matériaux et scanner le ticket pour qu’elle s’ouvre. Une cour de 2750 m2 dont 1400 m2 couverts avec des numéros par zones qui répondent aux indications du ticket. Pas d’achat préalable = pas de cours matériaux. « La cour matériaux n’affiche aucun prix et personne ne peut y pénétrer s’il n’est pas passé préalablement par le magasin, l’unique surface commerciale, pour payer », expliquent- Laurent Vittoz , Dg de Brico Dépôt et Ludovic Koltalo, directeur du magasin. Il n’y a aucune borne dans la zone matériaux. Impossible de faire un complément d’achat à l’intérieur. Voilà le point sensible de ce nouveau concept de prime abord pas bien pratique. Celui qui oublié 3 blocs béton dans sa commande est bon pour revenir dans le magasin, et recliquer sur une borne pour ensuite rejoindre sa voiture, ticket en main et rentrer à nouveau dans la Cour matériaux.
La zone de vente réduite
Pourquoi alors avoir développé ce nouveau concept ? Il présente l’avantage de ne pas compter la cour comme surface commerciale et de maintenir donc Brico Dépôt à moins de 1000 m2 ce qui lui permet d’éviter toute l’armada d’obligations sur l’artificialisation des sols, et ce qui a trait à l’environnement. (Ce qui ne veut pas dire que le magasin fait n’importe quoi mais les obligations lourdes ne sont pas une menace). C’est d’ailleurs ce qui a fait rugir la concurrence qui y voit un magasin pirate ou a minima corsaire qui se joue des règles. Certains avertissant même s'apprêter à réagir. Et ce ne sont pas les nichoirs d’oiseaux ajoutés ici ou là qui calment les GSB concurrentes . Cette histoire de zone non commerciale oblige tout de même les clients à une gymnastique un peu originale. Pas sûr que les habitués, pros ou non apprécient ce passage systématique par la case magasin. Laurent Vittoz parait assez confiant sur un changement possible des habitués qui ne fréquentent que la cour matériaux.
Une équipe réduite
Mais il faut croire qu’aux yeux de l’Immobilère Brico Dépôt le jeu en vaut la chandelle car ce modèle s’il fonctionne, permettra de développer très vite l’enseigne en France sans tracasserie administrative. D’autant que ce concept présente un deuxième atout : sa consommation faible en terme de ressources humaines, comme on dit. C’est la cavalerie légère en termes de nombre de salariés. Ils sont 26 en tout à Cahors dont 9 équipiers dédiés au flux, affectés aux zones de stock et matériaux, une quinzaine dans le magasin, 17 en comptant directeur et adjoint… SI on fait le rapport de nombre de salariés par référence en vente, la rentabilité de ce modèle est imbattable… A condition de vendre bien sûr ! Et en la matière personne ne fanfaronne « C’est vraiment un nouveau concept, nous entrons en phase de test & Learning explique Laurent VIttoz, ce qui nous engage à la plus grande humilité »
Brico Dépôt en chiffres
• 123 dépôts • Plus de 9000 collaborateurs
• CA en 2022 : 2,3 milliards de livres sterling HT – en baisse de -2,9% LFS par rapport à N-1 et +12,5% en comparaison à N-3
• +133% de ventes en ligne en 3 ans / Taux de pénétration e-commerce : 4% (2%, il y a 3 ans)