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Manuel Rucar : "Le jardinier-consommateur va recourir à l'intelligence artificielle"

Laurent Feneau
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Intervenant sur deux conférences données sur les JdC Garden Trends 2024, Manuel Rucar, Tendanceur de l’agence Chlorosphère, lève le voile sur les principales tendances de la saison jardin 2024 / 2025

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3 questions à Manuel Rucar, Tendanceur de l’agence Chlorosphère 

Quelles sont les principales tendances de la saison à venir, qu’est ce qui change vraiment par rapport à 2023 ? 

Le premier changement s’inscrit dans la continuité de 2023 et voit le jardinier être toujours plus favorable à une consommation responsable. Celui-ci penche en faveur de l’authentique et du naturel et privilégie des matériaux comme le bois, la pierre, etc. Il s’inscrit ainsi dans une tendance que nous avons qualifié de “néo-rurale” avec, dans le prolongement de l’utilisation de ces matériaux naturels, une prédominance de la couleur orange et un certain “revival” rétro. D’où l’émergence d’un nouveau concept que nous avons nommé “rétrorange” qui voit par ailleurs la réactualisation de certaines pratiques traditionnelles comme les cultures potagères, le compostage, etc. 

Comment cela se traduit-il au niveau des comportements d’achat ? 

Cette “néo-ruralité” cohabite avec des comportements 100 % contemporains qui voient le jardinier consommateur recourir à l’IA avant de faire l’acquisition d’un produit ou d’un équipement. Chat GPT lui permet, par exemple, de porter un regard neuf sur certaines pratiques considérées jusque-là comme vertueuses. Il est ainsi amené à s’interroger par exemple sur le bien-fondé du recyclage ou à l’inverse sur le mauvais bilan carbone des produits importés. Via l’IA, le consommateur va ainsi de plus en plus vérifier les informations qui lui sont données. C’est donc une tendance à prendre en compte de la part des industriels et des distributeurs. 

Cela correspond-il à l’émergence d’un nouveau type de jardinier ? 

Oui tout à fait, il s’agit d’un nouveau profil de consommateur qui cherche avant tout à faire les choses par lui-même. Dans les faits, il s’agit d’un jardinier davantage autonome qui se tourne plus volontiers vers les paysagistes et les pépiniéristes que vers les jardineries. Il a entre 30 et 40 ans, il est créatif et suit son propre projet. Son panier moyen est d’environ 100 euros à l’année et va se diviser en une série d’achats qui vont être réalisées en majeure partie sur les circuits les plus spécialisés. Ce panier est plutôt à la hausse par rapport à 2023. C’est donc une bonne nouvelle pour le marché, même s’il ne profite pas en priorité aux jardineries. 

Laurent Feneau
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