Amendements : le cauchemar de Leroy Merlin et des GSB

Pierre Dieuzeide
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"Ce n'est qu'un cauchemar, je vais me réveiller  !" Voilà ce qu'a du se dire Agathe Monpays lors de la bataille homérique lundi 27 janvier soir à l'Assemblée nationale autour des GSB et des artisans. Bataille de députés, bataille de lobbying et au bout de la soirée...  la distribution bricolage a perdu gros ! Tout n'est pourtant pas perdu

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Il se dit que Leroy Merlin n'en revient pas. L' enseigne qui travaille depuis des années à présenter une offre axée sur la rénovation énergétique, qui vise 1 milliard d'euros de CA sur ce secteur en s'appuyant sur la vague des primes d'état, qui a formé des centaines de collaborateurs, qui a soutenu les associations de lutte contre la précarité, qui a invité des ministres, lancé un "Renovation Tour"  dans toute la France... et bien cette enseigne se retrouve avec l'interdiction de vendre des prestations de rénovation énergétique si le texte reste en l'état. 

Quand bien même elle ferait travailler  des artisans RGE.  Leroy Merlin comme les autres enseignes  de distribution sont éliminés par l'article 3 ter de la loi anti fraude qui prévoit que l'entreprise qui facture la prestation doit être labellisée. La sous traitance RGE par une entreprise qui n'est pas elle-même RGE n'autorise pas à facturer une prestation primée.  Que peut-il se passer désormais ? Le texte part vers le Sénat et reviendra devant les députés. C'est pendant cette navette que  des députés doivent introduire un amendement remettant en selle les GSB et les négoces.  Et  la plupart des députés quelque soit leur vote ont reconnu  que dans ce nouveau texte luttant contre la fraude, les GSB étaient un peu des victimes collatérales , qu'elles ne fraudaient pas comme l'a souligné le rapporteur du texte , le député Cazenave. Mais pour quelques voix , l'amendement qui aurait pu sauver les GSB n'a pas été retenu. la Capeb qui soutenait mordicus l'élimination des distributeurs a donc gagné avec son député Vigier. La solution serait pour Adéo de former désormais ses RRE (Référents rénovation énergétiques) à devenir aussi RGE. Mais ce travail coûtera plusieurs millions d'euros avec le risque de se faire "piquer" ses RRE RGE par la concurrence.  OU alors... Ou alors il faudrait inventer un label RGE d'enseigne. Une sorte de label de distributeur qui permettrait aux points de vente de ne plus subi l'article 3 ter . Mais dans ces conditions est-ce que la CAPEB  ne se sera pas tiré  une balle dans le pied ?   Comme le souliganit le député Lecoq lors des débats : dans les grandes agglomérations qui connait un artisan ? C'est quand même plus facile  de passer par les grandes maisons à condition qu'elles soient de vrais tiers de confiance. Sans cette solution, c'est aussi une balle dans la rénovation énergétique qu'ils vont tirer .  Les GSB survivront à cela  peut-être pas les objectifs de l'Anah.

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Pierre Dieuzeide
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