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La jardinerie recrute : "Nos métiers sont formidables !" lance Dominique Laureau (Fermes de Gally)

Pierre Dieuzeide
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fermes de gally

ALors que 20 branches pro lancent 15 jours  de campagne pour recruter, l'ambassadeur du jardin, en l'occurence Dominique Laureau des Fermes de Gally, nous explique dans un entretien décapant les fautes commises par le secteur qui peine à recruter et toutes les raisons qui doivent pousser les jeunes vers ce secteur plein de sens, en pleine mutation  avec un ascenseur social  "no limit"

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"Le jardin ça te bouge" voici détourné le slogan des 1 ères Rencontres du commerce "Le commerce ça te bouge" organisées par les Opcommerce qui ont pour but de vanter les métiers en magasin quels que soient les secteurs. Chaque filière a son ambassadeur.  Domiminique Laureau, Président des Fermes de Gally  a décroché le rôle et nous répond  pour le secteur jardin (Laurent Vittoz DG de Brico Dépôt pour le bricolage) .   

Zepros Habitat Vous êtes dirigeant avec votre frère des Fermes de Gally et ce mois-ci le nouvel ambassadeur du secteur jardin dans le cadre des Rencontres du commerce organisé par l’OPcommerce Quelle va être concrètement votre mission ? 

Dominique Laureau : Répondre aux questions posées ce qui s'intéresse à nos métiers et en faire la promotion auprès de ceux qui ne le connaissent pas encore. Tous les tiers. Et l'idée, c'est de promouvoir à la fois ces journées-là, et nos métiers de la jardinerie qui sont très divers. 

Zepros Habitat ? Très divers et avec donc un déficit dans le recrutement. Est-ce le cas pour tous les métiers de la jardinerie ? 

Dominique Laureau :Tous nos métiers sont en tension, tous. Sauf peut-être celui de « community manager » de la jardinerie … (rires) Mais c’est vrai qu’on recrute partout. Les Fermes de Gally emploient 800 personnes et nous avons en permanence une quarantaine de postes ouverts. 

Zepros Habitat : et vous ne trouvez pas ? 

Dominique Laureau : Nous, nous avons la chance d’avoir des appels entrants, des candidatures mais de façon générale il y a des difficultés à recruter quels que soient les postes, quels que soient les métiers autour du commerce du jardin avec plus ou moins d'intensité. Les métiers techniques, issus du végétal sont les plus concernés. Dans l’animalerie, un métier de passionnés, on trouve encore du monde. Il y a une tension également dans les métiers de vente du manufacturé ou de la pharmacie du végétal mais moins importante que sur le domaine de la vente du végétal, de la pépinière, de la fleuristerie… 

Zepros Habitat Et comment l’expliquez-vous ?

Dominique Laureau :… peut-être parce que le végétal est quelque chose d'un peu plus compliqué à appréhender à apprendre. Mais aussi parce que depuis des années, nous n’avons pas su bien en parler, avoir les mots justes, pas su transmettre suffisamment l’Envie. 

Zepros Habitat : que devrait-on dire pour attirer les candidats ? 

Dominique Laureau :: Que les métiers du commerce de la jardinerie et de l’animalerie sont des métiers formidables. Ce sont des métiers du vivant ou pas une saison ne se ressemble, et qui vous permettent une vraie ascension sociale. Vous pouvez rentrer caissier, terminer patron. Si ça s'est mal passé dans vos études et que vous avez de l’envie, notre secteur vous propose une formidable carrière et la rémunération qui va avec. Une carrière avec différentes missions Par ailleurs, pour la nouvelle génération qui zappe, qui va vite, le métier du commerce vous fait vivre un effet immédiat. Vous mettez un produit à un endroit, au bon prix, au bon moment, il ne se vend pas. Vous le déplacez, il se vend, : vous le résultat direct de votre action. Si la production se déroule sur un temps long, la vente se réalise sur un temps court et nombre de jeunes souhaite ces résultats immédiats Il nous faut simplement susciter les envies et les barrières d'accès sont très faibles. 

Zepros Habitat Quel est le problème ? Un manque de candidat ? 

Dominique Laureau : Pas assez en effet qui arrivent dans les formations. Or elles existent ! Voilà l’origine de la démarche de l’Opcomerce avec ces Rencontres 

Zepros Habitat : Est-ce que le métier change ? 

Dominique Laureau : Oui la technologie, l’IA, le web nous pousse à tout repenser. Le commerce, dans les 10 prochaines années n’aura plus rien à voir. Une importante bascule est en cours. Et ce sont les jeunes d’aujourd’hui entre 16 et 20 ans qui feront ce commerce de demain. Cette génération,, sans le savoir, sans s'en rendre vraiment compte a déjà le comportement qui impulsera une nouvelle façon de faire le commerce.. 

 

Nous sommes de ceux qui donnons du sens à la vie professionnelle, des racines et du lien.

Zepros Habitat : Comment jugez-vous cette bascule du commerce futur ? Est-elle effrayante ? 

Dominique Laureau Non Il y a tellement de possibilités pour eux. C'est absolument dingue. Plus les gens seront hors sol dans le futur, plus ils auront besoin de périodes vraiment ancrées dans le sol. Et nous sommes ceux qui devront proposer ces moments-là, ces expériences-là. Nous vendons pour 50 € des arbres qui vont durer une vie et qui vont en plus piéger le carbone tout comme le gazon par exemple. Nous sommes ceux qui vont parler de ça. Nous sommes de ceux qui donnons du sens à la vie professionnelle, des racines et du lien. 

Zepros Habitat Certaines associations ou médecins conseillent le jardin pour se reconstruire

Dominique Laureau : Et bien c’est pareil avec le commerce du jardin C'est une super école de confiance en soi, parce que c'est une école de petits pas. De petits pas gagnés tous les jours. Et c’est important pour cette génération qui, pour beaucoup d'entre eux, manque de confiance en eux. 

Zepros Habitat Vous en parlez avec passion mais que manque-t-il aujourd’hui pour attirer les jeunes vers ces métiers ? 

Dominique Laureau : La notoriété. Il faut s’appliquer à nous-même le principe de base du commerce : la notoriété est préalable au trafic. Il faut faire savoir. Tout le monde jardine mais on oublie tous les gens qui travaillent autour du jardin. Certains métiers sont médiatisés comme ceux de la cuisine. Pourquoi le jardin ne pourrait-il pas être aussi médiatique que la cuisine, que la pâtisserie… Parce qu'on est des sujets de temps long et que c'est compliqué de pouvoir faire rêver sur un temps long 

Zepros Habitat : il faudrait faire une sorte de reportage, ou une télé réalité de 3 mois dans une jardinerie … comme celles qui suivent les pros dans un zoo ou chez un vétérinaire 

Dominique Laureau :Oui c’est peut-être l’angle, par la sociologie. La jardinerie, est un métier passion... Donc forcément, il y a des moments qui vont être passionnants. 

Zepros Habitat : Est-on assez payé dans la jardinerie…Ou est-ce que le salaire est secondaire ? 

Dominique Laureau :Il ne faut pas oublier le principe de base de la pyramide de Maslow. Il est possible que la passion, le sens compte plus dans certains métiers à un certain niveau mais c'est parce qu’on a déjà pu satisfaire les premiers besoins. Le problème du salaire est un point important 

Zepros Habitat : Justement, les négociations salariales n’ont pas abouti entre la Fédération (JAF) et certains syndicats pour créer un nouveau salaire minimum. Pas bon signe 

Dominique Laureau : Je suis mal placé pour vous répondre, mais pour arriver à un consensus, il faut que les parties aient la volonté d'y arriver. La Fédération JAF a la volonté de faire avancer les choses. 

Zepros Habitat : Embaucher est une chose, garder les salariés en un autre. Certains souffrent de la volatilité des salariés 

Dominique Laureau : Je vois aujourd'hui, même chez nous, des jeunes compétents, notamment en fleuristerie en pépinière, qui nous disent en effet « moi je m’en vais » créer en Région parisienne mon propre projet… Aux Fermes de Gally, on a passé 40 ans à former des gens à un savoir-faire et un savoir-être Il est préférable de les aider à partir et développer leur projet parce que tous les projets n'aboutissent pas forcément et nos anciens collaborateurs reviendront deux ans, trois ans après, avec un bagage très intéressant à partager avec les autres. C'est très vertueux et je ne crains pas ces départs même si sur le moment, c'est compliqué, ça met en tension,

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1ère édition des Rencontres des Métiers du Commerce

C'est la 1ère édition des Rencontres des Métiers du Commerce avec plus de 200 événements dans toute la France pour "mettre en lumière la richesse et la diversité des métiers du commerce"  « Le commerce ça te bouge », est le slogan porté les 20 branches professionnelles* réunies au sein de l’Opcommerce. Ces évènements sont à retrouver ici  Ils viseront le grand public - collégiens, lycéens, parents, étudiants, demandeurs d’emplois, adultes en reconversion... -leur permettant de découvrir les métiers du commerce de l’intérieur, à travers de multiples manifestations associant entreprises du commerce, organismes de formation, partenaires de l’orientation et de l’emploi, représentants institutionnels... 

Au programme 

• Roadshows. Une véritable caravane des Métiers du Commerce va parcourir l’hexagone et faire étape dans les centres-villes (15 dates) et dans plusieurs lycées (5 dates). À chaque étape, diverses animations seront proposées : 

o présence de professionnels du commerce présentant leurs métiers ; 
o diffusion de vidéos métiers ; 
o immersions en réalité virtuelle dans les métiers du commerce ; 
o création de CV motivationnels ou quiz de personnalité ; 
o animations ludiques. 

Entre le 9 et le 23 octobre, les Rencontres des Métiers du Commerce se rendront ainsi à Bordeaux, Caen, Dijon, Grenoble, Toulouse, Lille, Lyon, Montpellier, Marseille, Nancy, Nantes, Nice, Paris, Rennes, Strasbourg, Tours. 

Les évènements en centre-ville seront accompagnés d'un jeu-concours impliquant les professionnels du commerce relevant des 20 branches professionnelles réunies au sein de l’Opcommerce, présents à proximité immédiate du lieu où se déroule le roadshow. • • Actions régionales et territoriales. Les délégations régionales et territoriales de l'Opcommerce vont organiser des événements spécifiques ciblant les publics de la campagne, en partenariat avec les acteurs de l’emploi et de la formation : o des concours autour des métiers du commerce pour des jeunes en formation ou des publics en insertion, o des journées immersives sur l’évolution des métiers (à destination de publics en formation ou en insertion ou encore des professionnels de l’orientation et de l’emploi), o des visites d’entreprises, jobs dating, découverte des métiers... • Lives métiers et visites d'entreprises virtuelles pour les collégiens et lycéens. Huit « Lives métiers » (présentation en direct d'un métier) seront proposés aux publics scolaires pour diffusion pendant les heures de cours. Deux visites virtuelles d'entreprises seront réalisées et projetées également sur le temps scolaire. Ces projections seront proposées gratuitement à tous les collèges et lycées sur des dates et créneaux horaires précis. • Evènements entreprises. De plus, les entreprises du commerce organisent leurs évènements qui peuvent prendre des formes différentes : journées portes ouvertes, jobs dating, présentation métiers... Site de référencement des évènements Un site de référencement (https://rmc.lecommercerecrute.fr/events/create) est à la disposition des structures (entreprises, organismes de formation, acteurs de l’orientation et de l’emploi...) qui souhaitent participer aux Rencontres des Métiers du Commerce et donner de la visibilité à leurs évènements.

Pierre Dieuzeide
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