Le bilan de Paysalia : tendances et nouveaux acteurs du jardin
Pendant trois jours, à Lyon, les quatre halls d’Eurexpo auront accueilli plus de 1000 exposants et quelque 41 500 visiteurs. Un succès grandissant pour un salon devenu la référence en matière de paysage. Au menu des nouveaux robots bien sûr mais aussi le grand retour de la ganivelle
En ce début décembre, le monde du paysage s’était donné rendez-vous sur Paysalia et sur Rocalia, dédié à la pierre naturelle. Toutes les familles de produits étaient présentes, notamment l’outillage manuel et motorisé, mais aussi la gestion de l’eau, les intrants, les équipements et le végétal.
Si les paysagistes et les responsables espaces verts des collectivités publiques et privées étaient au rendez-vous, de même que les revendeurs spécialistes, la distribution moderne (jardineries, GSB) s’est faite plus discrète que lors de l’édition précédente.
En matière de motoculture, les robots occupaient une place de choix. Kress avait mis le paquet avec le stand le plus imposant du salon pour présenter en avant-première son dernier-né destiné aux terrains de sport et de golf : le Voyager, qui utilise un plateau de coupe classique, a marqué les esprits.
Tout comme le robot Apx Pro de Stiga qui fait une arrivée remarquée dans l’univers professionnel. Husqvarna, le leader du marché, n’était pas en reste avec ses nouveaux robots dorénavant équipés d’une caméra et d’une IA.
Deux challengers impressionnent
Le premier, Sunseeker, avec son robot X9+ à traction intégrale et navigation intelligente, de jour comme de nuit, et doté d’un coupe-bordure intégré. Caméra, capteurs et IA permettent de faire fonctionner ce dernier sans risque. Son homologation serait imminente. Ce fabricant devrait aussi faire une apparition en distribution moderne dès le printemps 2026. Le second, Segway, présent sur le stand d’Iseki France, confirme sa présence sur le marché français. La marque devrait lancer, au printemps, un nouveau modèle 4RM.
Sur le stand Honda, les visiteurs ont pu découvrir les nouveaux robots Miimo utilisant une nouvelle technologie leur permettant de s’affranchir du câble périmétrique. Ego dévoilait également sa nouvelle gamme de robots, eux aussi sans fil périmétrique. Tout comme Hookii, un nouvel arrivant distribué par Rural Master, qui n’utilise ni câble ni antenne. Wiper et Mammotion ont eu une présence discrète. Un nouveau fabricant chinois, Shinaray, a fait une apparition remarquée avec un gros robot de tonte à carter de coupe classique.
Trois marques se sont distinguées en ne présentant aucun robot !
Stihl a revu sa politique de fond en comble, décidant d’arrêter sa R&D et sa production en Europe pour la relocaliser dans son usine chinoise. Ce qui n’a pas impacté les visites sur son stand, toujours plein pour découvrir les nouveaux outils à batterie et thermiques. Dewalt Cub Cadet, faute d’avoir des modèles utilisant les nouvelles technologies sans câble, a choisi de faire l’impasse sur les robots afin de mieux revenir plus tard.
Ryobi, pourtant le premier à proposer un robot sans câble, attend également son heure.
L’outillage manuel tenait aussi salon.
Polet lance la Weedroller, une nouvelle bineuse manuelle à roue qui facilite l’élimination des adventices. La marque propose également tout un univers d’accessoires (gants, bottes, outils, tablier, veste, salopette…) destinés aux enfants dans trois coloris très gais.
Leborgne innove avec deux balais, XR1 (17 cm) et XR3 (55 cm), dotés de lames en acier à ressort haute résistance. Les peignes sont démontables et remplaçables. Ce fabricant lance aussi des manches Metalgrip, en acier, 25 % plus résistant qu’un manche en fibres de verre et adaptables à tous ses outils.
L’eau tenait une place importante tant sa disponibilité devient source de tracas pour une bonne gestion des jardins. Capteurs et autres programmateurs deviennent de plus en plus précis et sophistiqués pour mieux gérer cette ressource qui devient rare. Sur cette édition, une grande place a été accordée à la récupération des eaux de pluies et leur intégration dans l’arrosage avec de nouveaux exposants comme SFA plus connu dans le sanitaire.
La présence végétale s’affirme, notamment avec le Village Fleurs de France, un des piliers historiques du salon. Il réunissait au même endroit une quarantaine de producteurs français. De grandes pépinières françaises et européennes étaient également présentes, même si leurs stands semblaient plus petits que lors de l’édition précédente. Plus surprenante fut la forte présence de fabricants de clôtures et ouvrants en bois. Le châtaignier retrouve un regain d’intérêt avec un retour prononcé de ganivelles de toutes hauteurs. Et en plus, ce sont des fabrications françaises !
Ludovic Orain, Maître jardinier 2025
Moment phare de Paysalia, le concours du Carré des jardiniers a vu s’affronter quatre jeunes paysagistes. C’est Ludovic Orain qui a remporté le titre de Maître jardinier 2025 pour son projet « L’écrin méditerranéen », une interprétation personnelle et inspirée du thème « Le jardin des possibles : faites-nous rêver, surprenez-vous ». Son jardin de 200 m2 était à la fois inspiré et maîtrisé, même s’il n’était pas parfait. S’y promener apportait calme et lâcher prise pour s’échapper des turpitudes de la vie extérieure. Une belle oasis.
Génération jardin, didèle et convivial
Fidèle à Paysalia depuis plusieurs éditions, le club Génération Jardin tenait encore salon cette année pour fédérer ses membres autour d’un pôle d’animation convivial. Une manière de présenter les nouveautés de ses adhérents à un public plus professionnel et de recevoir les acheteurs de la distribution moderne qui font le déplacement sur Lyon.