Les petits pas de la location dans le bricolage
Location, réparation, occasion….il y a un potentiel en brico mais c’est pas encore ça. Voilà résumé les conclusions des études Xerfi commandée par Knave et Viavoice demandée par FMB. Analyse et détails
Quand la fintech Knave demande son avis à Xerfi* sur les français et la location c’est avec une idée derrière la tête. Cette société qui propose des solutions de paiement à l’usage s’est demandée si le bricolage ou le jardinage étaient des marchés valables avant d’aller démarcher GSB et jardineries. Actuellement, seulement 5 % des bricoleurs privilégient la location d’outils à l’achat, contre 21 % optant pour l'emprunt auprès d’un proche et 66 % privilégiant l’achat, répond Xerfi.
L ‘étude Viavoice ** est moins tranchée mais sa question est plus large : "Avez-vous déjà loué un outils pour bricoler" … la réponse est de "oui "pour 28 % des Français, 36 % de la population réputée bricoler et 39 % pour les habitués des GSB . Cela ne contredit pas Xerfi mais signale simplement que si peu privilégie la location, les Français sont assez nombreux à l’avoir essayé. Se pose la question des freins à la location. Xerfi répond que le blocage majeur à la location d’outils est le coût jugé excessif par rapport à l'achat (35%) suivi de l’absence de services de location à proximité (27%).
Chez Viavoice les réponses sont plus détaillées : 38 % des sondés ne se sentent pas concernés ( « Il y a assez d’équipement chez moi » ; « Je n’aime pas bricoler » ; « Je ne bricole pas » ; « J’ai l’outillage qu’il me faut » ; « Je n’en ai pas eu l’occasion »), quelque 11 % avancent comme raison qu’ils ne louent pas car ils veulent leur propre matériel , 8 % sont réticents au principe de location ( « La location ne fait pas partie de mes habitudes » ; « La location n’est pas pratique » ; « J’aurais peur d’abimer le matériel loué » ; « Je n’ai pas confiance » ; « J’ai peur que la qualité des produits loués soit moindre »). Quelque 7 % n’y ont pas pensé, 7 % n’y ont pas accès et 7 % encore trouvent que c’est trop cher
En revanche, selon Xerfi/Knave les Français qui pratiquent la location d’outils y trouvent des avantages très clairs : "Près de la moitié d’entre eux (53 %) le font en raison du tarif plus abordable que l’achat, et 37 % font ce choix pour des raisons écologiques. Autre point notable : plus les bricoleurs sont jeunes, plus ils sont enclins à louer du matériel, avec 16% des moins de 34 ans qui pratiquent la location de matériel."
“L’étude démontre très clairement le potentiel de la location dans le secteur du bricolage et du jardinage: les usages d’une grande partie des répondants sont parfaitement compatibles avec la location, à condition de trouver une solution qui rendra le paiement à l’usage largement disponible et accessible, explique Jérôme Beillevaire, Président et co-fondateur de Knave. Au-delà de l’aspect économique et environnemental, la location garantit une expérience consommateur plus qualitative parce que les programmes de location proposent systématiquement des équipements haut de gamme et récents (...)"
*Enquête menée par Xerfi pour KNAVE en mai 2024 auprès d’un échantillon de 880 personnes représentatif des
ménages français.
** Enquête Viavoice réalisée auprès d’un échantillon représentatif de la population française de 1000 personnes de 18 ans et plus
La réparation en vogue, l'occasion plus timide
Selon l'étude Viavoice commandée par la FMB plus de la moitié des personnes interroges ont déjà fait réparer du matériel en panne plutôt que de le remplacer dans l'optique de bricoler. Ils sont moins de 20 % à avoir opté pour un matériel d'occasion pour bricoler plutôt qu'un neuf mais 47 % sont intéressés à le faire désormais
Quand on demande aux personnes interrogées pourquoi elles rechignent à réparer un matériel , 22 % disent ne pas se sentir concernés ou ne pas y avoir pensé et 20 % avancent l'argument du prix trop élevé. le premier argument évoqué est celui du prix de la réparation "ça me couterait plus cher qu'un produit neuf". Quant au produit d'occasion, ce qui freine les clients n'est rien moins que le manque de confiance dans le produits (29 %): « J’ai des craintes à l’égard de la fiabilité du matériel » ; « Je n’ai pas confiance » ; « J’ai peur de me blesser avec des appareils défectueux » ; « Je ne sais pas d’où provient le produit ». Les personnes de plus de 60 ans sont même 36 % à avancer cet argument.