Fondation : Brico Dépôt s’invente une compétition solidaire
Les belles histoires naissent de petites anecdotes. Certes l’esprit solidaire de Brico Dépôt ne date pas d’hier : l’enseigne du groupe Kingfisher aide depuis belle lurette la fondation Abbé Pierre, reverse l’argent de la vente de ses sacs de caisse à des œuvres solidaires telles que Monde en marge, Monde en Marche.. Oui mais c’est une histoire vécue dans le Brico Dépôt de Colmar qui va être, entre autres, le déclencheur de la création de la Fondation et des mardi de l’engagement. L’histoire, c’est celle de ce monsieur qui chaque semaine récupère des outils défectueux, des palettes que le magasin veut bien lui donner. Intrigué, Stéphane Millet, le directeur, interroge ce client et s’aperçoit qu’il s’agit en fait d’un grand-père « courage » qui répare, revend ces produits et donne l’argent à une association pour améliorer les conditions de vie de Lylo, sa petite fille atteinte du syndrome de Rapp-Hodgkin. Touché, le directeur remettra quelques jours plus tard un chèque de 5000 euros à l’association Mam’Zelle Courage pour sécuriser le jardin de Lylo. La suite va être comme une évidence. Et si Brico Dépôt multipliait ces actions par autant de magasins qu’il existe ?
De la générosité sans publicité.
C’est décidé la Fondation est crée. Elle se fera sous l’égide de la Fondation de France. « Un gage de sérieux, explique Mathieu Richard responsable RH Brico Dépôt et désormais délégué général de la Fondation Brico Dépôt. « Par ailleurs, poursuit-il, la Fondation de France nous apporte un soutien technique et son expérience » Il y a des règles bien sûr, comme celle de ne pas utiliser ses œuvres dans des publicités. Ce désintéressement ne dérange nullement Mathieu Richard qui note que le premier avantage tiré par Brico Dépôt est de satisfaire la volonté d’engagement et la recherche de sens de ses collaborateurs. Un comité exécutif de Fondation est créé avec à sa tête Pascal Gil, le patron de Brico Dépôt, à ses côtés Nancy Vernel, DRH de l’enseigne, Philippe Chéreau, responsable de la formation, un directeur de magasin et un représentant de la Fondation de France. A cela s’ajoute un comité d’experts comprenant des présidents d’autres associations ou des représentants de la préfecture etc. Bref c’est du sérieux et tout le monde étudie les dossiers présentés par les magasins.
La compétition ! Les "mardis" de l'engagement.
Il s’agit de projets associatifs pour changer ici les volets d’une maison hospitalière, là une salle de bains PMR. Chaque dépôt peut soutenir un projet à hauteur en moyenne de 5000 €. Si le dossier est validé , quinze jours plus tard le chèque est fait par la fondation. Mais d’ou vient l’argent ? C’est là que le système devient original. Outre les 50 000 £ versés par le groupe (merci le groupe), la fondation récupère l’argent de la vente des sacs de caisse ( ça, c’est toujours pas original)… mais également la marge des « mardis de l’engagement ». Voilà qui est nouveau. « Nous mettons en challenge et compétition nos dépôts pour mieux vendre des produits CST (Cross Stack, Tête de rayon), grosso modo les produits type WD40 etc… sachant que la marge réalisée ce jour-là ira intégralement à la Fondation. Bien entendu, le compte d’exploitation du magasin n’est pas impacté : le siège calcule les prouesses des 52 mardi de l’année de chaque magasin et reverse la marge à la Fondation… de la part du magasin. « N’oublions pas que c’est un challenge et comme dans tous challenge, il y a des récompenses ! » ajoute Mathieu Richard. Et cette récompense, c’est de pouvoir quasiment doubler son don à l’association de son choix. Ainsi si Colmar par exemple réussissait cet exploit il pourrait doubler le don à l’association Mam’Zelle Courage. On gagne mais pour donner plus aux autres !