Marché des antinuisibles : progression foudroyante en 2024 !

, mis à jour le 17/07/2025 à 22h01
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ouv antinuisible

Le marché des antinuisibles performe en 2024. Dynamisme des industriels et réactivité des distributeurs permettent d’envisager la prochaine saison sous les meilleurs auspices.

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Le marché des antinuisibles continue cette année à asseoir ses performances. Pour 2024, (chiffres NielsenIQ x GfK arrêtés à fin décembre) avec un chiffre d’affaires de 94,3 millions d’euros, il enregistre ainsi une progression valeur de près de 25%… La performance est d’autant plus à saluer qu’au fil des années, le carcan réglementaire se resserre peu à peu autour des acteurs du marché. Strict contrôle de la composition des articles, mentions obligatoires sur les packagings et scission des linéaires professionnels et grand public depuis 2006, le marché devient de plus en plus difficile et de nombreux produits disparaissent au fur et à mesure des interventions du législateur européen. Rien n’est donc jamais acquis sur un marché qui, par bien des aspects, s’avère chaque année un peu plus contraignant.

Limacides à grande vitesse

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À l’image de nombreuses familles de produits dédiées au jardin, le marché des antinuisibles est particulièrement sensible aux aléas climatiques. C’est particulièrement vrai pour les limacides dont les ventes ont été très largement favorisées cette année par un printemps et un début d’été très humide. « Avec une progression de leur chiffre d’affaires de quelque 76 %, les produits anti limaces, aidés par une météo anormalement pluvieuse, constituent le segment le plus performant de tout l’univers des antinuisibles sur 2024 », confirme Léa Aden, Consultante Jardin NielsenIQ x GfK. 
 

Une performance d’autant plus évidente que, loi Egalim oblige, le marché est boosté par le dynamisme des industriels qui planchent sur de nouveaux produits plus en phase avec l’environnement. Avec des matières actives naturelles — le phosphate sphérique par exemple — ces nouvelles solutions ont déjà fait leur apparition dans les rayons et bénéficient d’ores et déjà d’un beau succès auprès du public. Enfin, les fabricants poursuivent leurs efforts afin d’obtenir l’homologation de leurs produits dans un maximum de pays. Ces efforts sont généralement payants, c’est notamment le cas chez Portland. « Notre dernier limacide ultra concentré (3%) est désormais homologué dans une vingtaine de pays d’Europe et notre nouveau fongicide à base de bacillus vient de décroche son homologation », confie ainsi Sophie Gori, coordinatrice internationale Affaires Règlementaires & Marketing.

 

Taupicides au top

La performance (+ 58 % en valeur et + 51 % en volume) est également au rendez-vous sur le segment des taupicides où l’interdiction de nombreux composants chimiques ces dernières années tend à profiter aux gammes de produits les plus techniques. Cela tombe plutôt bien car la douceur de l’hiver 2023/24 a permis la reproduction en avance et en masse des redoutables petits mammifères fouisseurs. Une bonne nouvelle pour le marché ? Peut-être, mais à condition de venir à bout des nuisibles… 
Plusieurs régions françaises sont en effet victimes d’une pullulation de rongeurs sans précédents. Celle-ci touche à la fois les jardins et les exploitations agricoles. Au-delà de son ampleur, le phénomène pose question sur l’avenir car tout semble indiquer que les changements climatiques actuels favorisent la reproduction des nuisibles et plus particulièrement des taupes et autres rats taupiers. Dans ce cas, on peut se demander si l’intervention du législateur qui tend à supprimer les matières actives les plus efficaces n’est pas de nature à poser problème. Certes, les pièges pyrotechniques assurent depuis plusieurs années l’essentiel des ventes sur le segment des taupicides, mais, sans remettre en cause leur efficacité, suffiront-ils à faire face à la croissance exponentielle des populations de taupes ?

 

Rodenticides : pâtes en panne ?

Les rodenticides sont eux aussi dans le collimateur d’un législateur qui, ces dernières années, invitent volontiers les industriels à doser plus faiblement leurs produits et à revoir leurs conditionnements à la baisse. Résultat, les rodenticides chimiques — dont font partie les rodenticides anticoagulants — progressent moins vite que les rodenticides techniques (pièges, répulsifs, diffuseurs d’ultrasons, etc.). Avec une augmentation de leur chiffre d’affaires de 25 % à fin août, les premiers restent et demeurent ainsi largement derrière les seconds qui progressent de quelque 29 % sur la même période. « La règlementation Egalim est plus contraignante pour la vente des rodenticides chimiques, cela profite fort logiquement aux rodenticides techniques qui devraient continuer à performer ces prochaines saisons », explique Julien Bernard-Brunel, directeur marketing Evergreen Garden Care. 
Au-delà, l’ensemble du segment des rodenticides semble pouvoir compter sur une moindre  inflation en 2024 (+3%) qu’en 2023 où, pour rappel le prix moyen de cet univers faisait un grand bond en avant de 14,3 %… Bref, l’usage des “bons” vieux pièges d’antan — tapettes à souris notamment — refait surface chez une partie des consommateurs, tandis que des solutions alternatives plus récentes comme les répulsifs à base de matières actives naturelles, renforcent leur présence en rayon. Les équipements diffuseurs d’ultrasons ne sont pas en reste. De plus en plus appréciés des consommateurs, ces solutions techniques se révèlent d’autant plus radicales que l’utilisation des infrasons se combine de plus en plus à celle des ondes électromagnétiques, ces dernières doublant la surface sur laquelle l’équipement est efficace.

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Insecticides : rampants en tête…


Enfin, les insecticides performent également en 2024. « Cette année encore, on note une demande grandissante pour les insecticides ménagers ; leur chiffre d’affaires et leurs volumes progressent respectivement de 3% et -1 % », poursuit Léa Aden (NielsenIQ x GfK). Bref, des résultats à deux chiffres, tant en volume qu’en valeur, qui attestent parfaitement de la santé de cette catégorie du marché des antinuisibles. « Comme sur les autres segments, chaleur et humidité ont favorisé le développement des populations d’insectes ; cela se répercute bien sûr, sur les besoins des consommateurs qui doivent faire face à des contraintes toujours plus grandes pour repousser les insectes en question et augmentent en conséquence leurs achats », explique Camille Thibierge, chef de marché jardin et biocides Andermatt.

 

 

Les chiffres publiés par le panéliste mettent par ailleurs en lumière les principales tendances du marché. À savoir une nette longueur d’avance pour les insecticides contre les rampants dont la performance en valeur dépasse les 13 %… L’innovation va par ailleurs bon train sur le segment, notamment sur la catégorie des solutions techniques comme les pièges. Wiliv, marque grand public de la start-up française Ma Boite à Moustique, et Home Defense®, marque du groupe international Evergreen Garden Care ont, par exemple, associé leurs forces pour créer un piège à moustiques efficace, ingénieux et esthétique : Wiliv x Home Defense®. Ce piège connecté repose sur le principe du biomimétisme (imitation de la présence humaine) et permet de couvrir une surface de 300 mètres carrés.  « Une application mobile dédiée offre la possibilité de piloter le piège via une connexion Bluetooth et apporte également un premier accompagnement concernant les bonnes pratiques pour prévenir le développement des larves », conclut Romain Tiberghien, directeur général.

Laurent Feneau

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Légende : Léa Aden, Consultante Jardin NielsenIQ x GfK.
Copyright : GfK

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Pour visuel d’ambiance ou ouverture du dossier

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