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Adeo confirme avoir cédé le contrôle de LM Russie, et dément se retirer d'Ukraine

Pierre Dieuzeide
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Leroy merlin

A la suite d’un article paru dans l’Express, (repris par  France Inter),  sur Leroy Merlin Russie qui aurait été finalement racheté par Leroy Merlin "par un tour de passe-passe" et sur LM Ukraine qui serait délaissé, Adeo a réagi en  rappelant "avoir cédé le contrôle de sa filiale russe au management local" comme prévu, et qu’il n’était pas question pour l’enseigne de quitter l’Ukraine ... contestant  "avec la plus grande fermeté les allégations contenues dans cet article" 
 

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Dans un article paru le 21 février, l’hebdomadaire l’Express enquête sur une information parue dans la presse internationale en fin d’année 2023 mentionnant que la société Scenarii Holding, basée aux Emirats Arabes Unis était désormais propriétaire à plus de 99 % de Leroy Merlin Russie tandis qu’Adeo posséderait le solde soit 0,007 %. (Zepros Habitat avait d’ailleurs interrogé Adeo sur ce sujet en décembre, le groupe ayant précisé ne pas vouloir s’exprimer sur la question avant le premier trimestre 2024.)  L’article de l’Express a bousculé les choses. Cette société Scenari serait donc une filiale de Scenari Gen dirigée par Laurent Desfassiaux, patron actuel de Leroy Merlin Russie. Reprenant le sujet sur Radio France la co-auteure de l’article Béatrice Mathieu, explique que Leroy Merlin « par un joli tour de passe-passe s’est vendue à elle même ses activités russes ». Adeo a réagi aujourd’hui en contestant « avec la plus grande fermeté les allégations contenues dans cet article et relayées par d’autres médias (Radio France notamment)". Adeo campe sur ses positions et rappelle avoir annoncé la « cession du contrôle opérationnel de Leroy Merlin en Russie au management local « laquelle est « effective depuis le 28 décembre 2023 après l’approbation des autorités compétentes en Russie. » Traduisez : le fait que Laurent Desfassiaux dirige Scenari n’infirme donc en rien la cession au management local. 

Mais cela rappelle aussi que  "céder le contrôle opérationnel au management local" ne signifie pas vendre ses parts, comme le reconnaît d’ailleurs l’article de l’hebdomadaire. Alors quel est le problème ? En réalité ce montage « en poupées russe » (sic), comme le dit l'Express est quand même surprenant. A quoi sert-il ? Qui sert-il ? Soit il s’agit de protéger les intérêts d’Adeo en Russie pour des raisons peu avouables : c’est visiblement la thèse de l’Express qui citant un avocat fiscaliste anonyme explique que ces mécanismes tiennent « au mieux de l’optimisation fiscale, au pire du blanchiment » (d’où la réaction vive d’ Adéo aux "allégations"), soit ces mécanismes ont pour but de protéger les intérêts des 45 000 salariés russes ( voire des salariés de tout le groupe), ce qui n’est pas impossible non plus, au regard des déclarations de Philippe Zimmermann à la Voix du Nord en 2023. Car la vraie question au final est de savoir ce que la perte totale et sèche de la Russie coûterait à Adeo. Certaines grande marques ont perdu leurs filiales russes sans se fragiliser outre mesure. Est-ce que le même scénario pour Adeo ne la mettrait pas en danger tout court avec une onde de choc jusqu'en France ?  Vu sous cet angle on pourrait comprendre sa stratégie du "en même temps" et  son silence sur la question. En même temps se détacher des affaires russes et en même temps garder un lien pour retour à meilleure fortune. 

Enfin l’article qui cite l’hypothèse d’ un éventuel départ de Leroy Merlin d’Ukraine a déclenché un démenti d’Adeo « nous démentons formellement quitter le marché ukrainien, au contraire, Adeo poursuit ses investissements. Leroy Merlin Ukraine compte aujourd’hui 4 magasins ouverts et mène de nombreux projets visant à la réhabilitation de logements et la réparation de bâtiments publics. »

Pierre Dieuzeide
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