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Contenants : les ventes s’affolent...

Pascale Benhaïem-Komlos
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Deroma mise sur les contenants en plastique recyclé, avec notamment sa nouvelle gamme Save.

En progression de 27 %*, le marché des contenants a véritablement explosé en 2021. Pot extérieur, cache-pot intérieur, nouveau contenant à réserve d’eau, terre cuite comme plastique de plus en plus recyclé, tout s’est vendu. Retour sur une année folle, sur fond de ruptures et de hausse des prix.

 

* Variation 2021/2020 en cumul depuis janvier, à fin août, extrait des études Promojardin-Prom’animal.

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2021 la saison de tous les dangers côté contenants? Face à une demande qui n’a pas faibli depuis 2020, fabricants comme distributeurs étaient bien en peine de trouver des produits à commercialiser. « Nous avons fait une saison exceptionnelle, déclare Philippe Gibert, chef de produits contenants chez Truffaut, mais en même temps, nous avons dû faire face à la pénurie de matières premières de nos fabricants et trouver des solutions de repli pour être livrés en faisant aussi appel à des fournisseurs avec lesquels nous avions peut-être moins ’habitude de travailler... » Le tout sur fond de hausse des tarifs,
passée ou programmée, avec des surcoûts des prix des contenants en fibre – importés – de 30 % ou du plastique de 20% qui pèsent sur les marges.

Il y a vraiment matière à business...

Côté produits, la terre cuite et l’émaillé n’en finissent plus d’être tendance. Les contenants en bois, en rotin ou en osier (pour l’intérieur) marchent aussi très fort, à condition de réussir à en trouver, la plupart étant importés d’Asie. Légers, incassables, résistants au gel, les pots en plastique sont aussi en progression, d’autant qu’ils imitent le naturel avec brio. Proposés dans des formes hautes, cubiques et dans des versions de plus en plus contemporaines (Gamme Element de chez Poétic, Graphit’Up de chez EDA, Millenium chez Deroma), en effet ardoise, calcaire, béton, ils viennent reprendre des parts de marché aux contenants en fibre qui, s’ils séduisent toujours les amateurs de design ultra-épurés, souffrent des hausses de prix qu’ils ont subies. Avec pour autre avantage, pour ces contenants en plastique double paroi, de résister au gel et de ne pas afficher la fragilité de la fibre.

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Décolines propose des pots en papiers Papots dans sa collection 2020

Recyclé, le plastique c’est fantastique

Si les contenants en plastique retrouvent les faveurs des consommateurs, c’est aussi parce que de plus en plus, ils sont fabriqués à partir de matière recyclée. Elho fut précurseur en la matière, les autres fabricants comme Poétic ou Deroma ont depuis largement pris le virage du plastique recyclé. Avec une tendance forte depuis deux ans : utiliser du plastique issu non plus de l’industrie mais de la post-consommation, donc des déchets de nos poubelles jaunes, pour une production encore plus vertueuse. L’enseigne botanic notamment a lancé en partenariat avec Poétic la fabrication d’une gamme de pots en matériaux recyclés. Depuis 2020, les consommateurs sont invités à rapporter leurs anciens pots en magasin afin qu’ils soient broyés et constituent la matière première utilisée par la marque pour fabriquer de nouveaux pots. « Nous avons lancé ces pots Citoyens en deux tailles, au printemps 2021, rappelle Emmanuel Bertail, chef de produits contenants chez botanic. Ils sont entrés dans le top 5 de nos ventes dès la première année. Nous allons en conséquence enrichir notre gamme l’an prochain avec une troisième taille et une jardinière. »

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Pot d'intérieur Aqualight

Carton plein pour les pots et cache-pots d’intérieur

Portés par le boom des plantes vertes et l’envie de végétaliser son intérieur, les cache-pots et contenants d’intérieur reprennent de belles couleurs. Avec des nouveautés en cascade chez les fournisseurs... et des produits de plus en plus design comme la gamme Gaïa (Poétic) imitant la poterie en terre cuite mais aussi apportant de nouvelles fonctionnalités, par exemple la collection Aqualight d’EDA : malins, ces cache-pots équipés de LED s’éclairent pour prévenir l’utilisateur que la réserve d’eau est bientôt vide. Même la terre cuite revient en force dans l’intérieur, pour jouer à fond la carte du naturel.

Manuel Rucar, tendanceur jardin

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Manuel Rucar, tendanceur jardin

« Les ventes de cache-pots explosent, en lien avec le boom des plantes vertes. Ce rayon des contenants intérieurs a besoin de diversité et de nouveautés pour performer et les fabricants innovent sur le segment, avec par exemple les nouveaux cache-pots en papier recyclé Papots by Decolines qui fonctionnent très bien. En extérieur, les pots très urbains anthracites déclinent un peu au profit des finitions naturelles, grès, céramique, terre cuite... On ira sans doute vers moins de poteries d’import (en fibre par exemple) en raison des coûts des containers. Feuilles, motifs jungle, effet craquelé ou pierre vieillie... Corrélés aux tendances d’art de la table, les contenants se font aussi plus luxueux et moins standardisés. Enfin, on voit arriver la couleur kaki, bien partie pour durer. »

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Philippe Gibert

Les produits de demain ?

« Les contenants naturels en terre cuite, émail, bois... et en plastique recyclé, déclare Philippe Gibert. Mais la révolution de ces prochaines années, ce sont les contenants Ollas qui, en  économisant  l’eau,  entrent  parfaitement  dans  notre stratégie RSE. Nous avons trouvé trois petits artisans potiers capables de livrer nos magasins et nous allons également commercialiser les nouveaux pots Deroma sans oublier les diffuseurs de Goicoechea. »
Sur le principe de l’irrigation par pot d’argile, une technique ancestrale (celle des Ollas), Deroma proposera ainsi, dès l’an prochain, AquaDo. Recouverts d’une soucoupe officiant comme un couvercle pour éviter l’évaporation, ces pots en terre cuite (argile) une fois enterrés et remplis d’eau vont irriguer les plantes placées à proximité. Le principe ? Leurs parois naturellement poreuses libèrent peu à peu l’eau, permettant aux racines de se développer en profondeur. La plante va ainsi subvenir à ses besoins avec un rendement accru et une consommation d’eau réduite de 50 à 70 %.

Pascale Benhaïem-Komlos
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