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Pascale Benhaïem-Komlos

« Le jardin nourricier, un mouvement sociétal fort »

Vincent Avignon
DG Adjoint
Invivo Retail
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Vincent Avignon

Comment le groupe InVivo Retail va-t-il concrètement exploiter les résultats de l'étude OsBsoCo ? Le détail avec Vincent Avignon, directeur général adjoint InVivo Retail.

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Vous attendiez-vous à un tel raz-de-marée d'autoproduction ?

Non, nous avons été surpris dans le bon sens. Nous pressentions le phénomène mais avions besoin d'en mesurer l'ampleur. Ces chiffres montrent qu'un mouvement sociétal fort est en train de se mettre en place, avec un retour au jardin nourricier version 2022 corrélé à des attentes sociologiques comme le respect de l'environnement, et donc très différent de celui de l'après-guerre. Ce jardin nourricier est remis au goût du jour avec l'idée du consommateur qui valorise son propre sol en pratiquant une activité qui lui fait du bien, qui permet de transmettre et correspond à ses valeurs du bon et du sain. En fait, depuis la crise sanitaire, le marché du jardin s'est vu recomposer en quatre blocs : le jardin plaisir d'une part, le jardin nourricier modernisé, le jardin refuge et enfin le jardin convivial.

Est ce que ce thème touche l'enseigne Gamm vert au même niveau que Jardiland ?

Il est évident que cette partie autoproduction est davantage prédominante chez Gamm vert en lien avec sa plateforme de marque et de par son implantation dans les territoires. L’autoproduction est partie intégrante du métier de la jardinerie.
Chez Jardiland, l’autoproduction est traitée différemment, l'enseigne s’adapte à ses utilisateurs plutôt urbains et périurbains, par exemple sur le traitement du potager contraint par les espaces. Si vous ne disposez que d'une terrasse de 8 m², vous pouvez produire mais il va falloir utiliser plus de techniques murales qu'au sol. Le cœur de métier de Jardiland est plutôt de promouvoir le jardin plaisir. Néanmoins, une part minoritaire des consommateurs urbains et périurbains veut s'adonner à ces pratiques de l’autoproduction, nous nous devons de proposer une offre sur ce segment même si la largeur de gamme est moins importante. C'est juste une question de dosage.

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Autoproduction

Comment allez-vous transcrire de tels résultats dans vos gammes et en rayon ?

Nos marques dédiées sont là pour apporter de la facilité. Nous allons développer des solutions complètes destinées à tous les autoproducteurs, du plus novice au plus expert, dans tous les domaines : outillage, engrais, plants, graines, avec également une augmentation du nombre de variétés, salades, courgettes, des herbes pour répondre à la volonté de faire ses tisanes... Dans nos configurations, nous avons souvent déjà opéré un rapprochement entre le manufacturé et le végétal/vivant, cela fait partie du parcours client. Ensuite, dans l'expérience client, nous allons mieux identifier les produits fonctionnels dédiés à l'autoproduction par notre merchandising et expliquer concrètement la panoplie dont on va avoir besoin, comment l'utiliser. Cela passe par beaucoup plus de pédagogie. En revanche, le parti pris qui est de dire « je rassemble tout au même endroit » est limité par certaines contraintes physiques du magasin car, par exemple, nous ne pouvons pas mettre les produits du marché aux fleurs et du potager à n'importe quel endroit, ils doivent être sous serre, avec un arrosage de proximité. Néanmoins, toutes ces parties de rayons seront mises en valeur, accompagnées des conseils des vendeurs mais aussi de tutos ou d'animations de communautés débutantes et expertes.

Avez-vous mesuré le pourcentage de l'autoproduction dans votre CA ?

Nous n'avons pas encore de chiffres précis parce que l'observatoire est très récent et parce que nous connaissons nos ventes de plantes potagères, mais il est plus difficile de savoir si un râteau ou une pelle vendue ont été utilisés pour l'autoproduction ou pour le jardin… Ce qui est sûr, c'est que nous allons valoriser tous ces différents marchés car c'est une vraie volonté des consommateurs que d'autoproduire, et cela de la manière la plus saine possible, sans pesticide, sans engrais ni amendement de synthèse. Donc plutôt que de tout regrouper au même endroit, l'important va être de bien segmenter.

Peut-on imaginer que demain les plus gros autoproducteurs vendent leur production dans vos magasins ?

L'étude montre que ceux qui produisent le plus ont plutôt tendance à donner. Dans notre volonté d'animation des communautés, peut-être que nous, distributeurs, pouvons faciliter une plateforme d'échanges via laquelle les clients pourraient troquer leur production entre eux. Mais pas une démarche purement mercantile...

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Pascale Benhaïem-Komlos
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