Fabricants et distributeurs prêts à... bien se conduire

Le monde change et le Code de bonne conduite entre fabricants et distributeur brico s’adapte. Celui signé le 15 juin dernier entre la Fédération des magasins de Bricolage (FMB) et les Industriels du nouvel habitat (INOHA) intègre les notions d’omnicanalité, de livraisons en direct au client final pour des achats en ligne, la réparabilité, les remontées d’avis clients que les distributeurs partageront avec les fabricants, les pénalités en matière de logistique mais en tenant compte des situations exceptionnelles, covid oblige, et bien sûr les problématiques de déréférencement.  

On se souvient d’ailleurs que c’est sur ce point précis que les deux mondes s’étaient fâchés en 2019 lors d’une Nuit du Bricolage mémorable où les distributeurs invités sur une péniche "profitèrent" du discours de Jean-Eric Riche, président de l’époque. Ce dernier fulmina contre certains distributeurs qui faisaient fi du Code de bonne Conduite, version 2013, et déréférençaient sans tenir compte des délais négociés. L’enseigne visée n’était autre que Leroy Merlin qui, même si elle n’avait pas été nommée,  monta vite au créneau  quelques jours plus tard en rappelant que le code de bonne conduite était caduque car il faisait référence à des articles de loi ayant disparu. Bref, l’entente assez unique entre industriels et distributeurs avaient volé en éclat !

La montagne accouche d'un sourire

Depuis, les deux parties, FMB et Inoha  présidées par Mathieu Pivain et Jean-Luc Guery ont travaillé pour tout rebâtir.  Alors de quoi la montagne a-t-elle accouché ?  "Mieux vaut un accord que pas d’accord du tout "  glisse-t-on côté Inoha. «  Il est capital  de montrer notre entente  notamment face aux pouvoirs publics lors de négociations »,  déclare-t-on à la FMB.  On a bien l’impression que ce code n'est pas une révolution et paraît d'ailleurs peu contraignant… Certes on entend parler de 15 mois minimum avant de déréférencer une entreprise de moins 100 M€ de CA présente chez le distributeur depuis plus de 15 ans…   mais est-ce assez pour les fabricants? Et pourquoi avoir attendu 3 ans avant de signer ce nouveau code ?  En partie à cause de la pandémie qui a tout ralenti  et  aussi parce que  la FMB a voulu faire valider certains articles par la DGCCRF. Si ce code ne paraît pas être la victoire du siècle pour les parties concernées, l’essentiel  est sauf : il pérennise  la bonne entente retrouvée entre les parties pendant le Covid. Il devrait éviter les abus et permettre aux acteurs d'agir dans la transparence. Au fond de la salle, le jour de la signature, l’ancien Président, Jean-Eric Riche paraissait ravi. La montagne a au moins accouché d’un sourire.. retrouvé.