Inohadays : la fête et les négos pour un « eco score » partagé
Les industriels de l’Habitat (Inoha) organisaient le 1er décembre à Paris leur congrès et fête annuels avec au menu : décarbonation, économie circulaire et réindustrialisation. Avec force tables rondes, « keynote » de Jean-Marc Jancovici et Louis Gallois, des trophées, et une « nuit au musée », à l’Atelier des Lumières. En filigrane un objectif à peine voilé : créer un langage unique entre distributeurs et fabricants en matière de scoring environnemental . Et si le "Scorecard" de Leroy Merlin devenait la référence partagée par tous ?
Petit plat dans les grands le 1er décembre dernier avec des Inoha Days rassemblant distributeurs, fournisseurs (et même journalistes) dans un grand amphithéâtre avec pour commencer l’accueil du président Jean-Luc Guéry et immédiatement le micro tendu au conférencier star de la question climatique : Jean-Marc Jancovici. Ce dernier, dans son style unique, a remis en perspective l’industrie française et mondiale au regard des enjeux climatiques. Partant de la bonne vieille époque où l’homme se contentait d’énergies renouvelables, il a rappelé comment nous avions développé avec les machines une puissance considérable mais nécessitant de consommer les énergies fossiles à l’origine du dérèglement actuel.
1000 esclaves !
« Pour certains cadres dans cette salle, cette énergie consommée représenterait celle de 1000 esclaves si elle n’existait pas. En un mot chaque citoyen consomme la puissance de 200 esclaves et les plus actifs d’entre vous auraient besoin de 1000 personnes » pour arriver au même « standing ». Le décor est planté ! Et Jean-Marc Jancovici de dérouler ses scénarios terribles avec cet humour un peu désespéré qu’on lui connaît. Il prédit moitié moins de camions en 2050. Idem pour les voitures. Il s’interroge sur la rénovation thermique de certains bâtiments qui disparaîtront de toute façon dans le monde d’après. Il donne l’exemple des big box de type Ikea dont il prédit « qu’il n’auront plus de fonction ». Distributeurs et industriels s’affaissent dans leur fauteuil. Sa vision de la consommation du bâti est sévère. Du ciment aux aciers, en passant par les tuiles, tout consomme ! D’ailleurs il ne croit guère à la neutralité carbone en 2050 . Les combats actuels paraissent dérisoires vu ce que le climat nous réserve. Mais Jean-Marc Jancovici n’est pas que pessimiste et termine par un conseil : la seule chose à faire c’est déjà donner du temps dans vos agendas à ce problème. Et donner du temps c’est arrêter de faire autre chose ». .
Un nutriscore RSE de l'habitat
Le jeu des questions commence . Moins précis à l’impro que dans son one man show il ne répond pas exactement mais l’essentiel est dit et la suite peut commencer… Vers une notation RSE commune Là il y a Sandrine Le Deit, leader de la Stratégie métier et offre de Leroy Merlin, l’Ademe avec Edouard Fourdrin , Marine Charles, directrice de Weber, Claire Chabrier, DG de France Invest et Florent Fochesato, jeune DG de HBF. Ce dernier comme nombre de fournisseurs présents disent leur exaspération face aux réglementations pas toujours claires, aux demandes des uns et des autres pour fournir des datas et des infos environnementales. Chaque distributeur ayant sa propre grille. Leroy Merlin qui travaille d’arrache-pied à trier ses fournisseurs sur la foi de leurs pratiques vertueuses en matière d’environnement – « même pour la marketplace » annonce préparer son "eco scoring", le SCORECARD sans doute partagé avec les utilisateurs. Le leader de la distribution « a l’obsession de ne pas tomber dans le greenwashing » et raconte d’ailleurs avoir retiré de la vente le glyphosate depuis 2009 , sans le dire car il restait un magasin dans le réseau qui continuait à le vendre. Bref Leroy Merlin prépare sa méthode de scoring qu'elle veut la plus inattaquable possible et annonce être ouvert à le partager avec ses concurrents. Cela répond d’une certaine manière aux souhaits de Jean-Luc Guery qui ne veut pas que ce sujet d’échanges de data devienne une arme de concurrence entre les distributeurs sur le dos des industriels qui devraient apprendre à parler plusieurs langues. On sait que les industriels aimeraient participer à cette coconstruction d'ailleurs l'idée avait germé il y a quelques années chez les industriels de créer leur propre écolabel. Mais après ce 1 er décembre tout le monde part avec la certitude que le travail commun commence . Quelques minutes plus tard d'ailleurs, lors d’une autre table ronde, dédiée aux bonnes expériences en matière d’économie circulaire, Emmanuel Bernard (Samse) rebondira sur cette question en appelant à ce « nutriscore » version Habitat commun aux fournisseurs et distributeurs. Il n’y a plus qu’à !
Les Trophées Inoha
Lors de La Nuit by Inoha, qui s’est tenue le jeudi 1er décembre 2022 à l’Atelier des Lumières à Paris, les 7ème Trophées INOHA ont été remis à des industriels adhérents à l’association pour leur démarche valorisante dans les catégories suivantes : RSE (Responsabilité Sociale des Entreprises), Communication et Innovation.
Le jury, composé d’experts de la filière, de la RSE et de journalistes (dont Zepros Habitat !), a ainsi choisi de récompenser les candidats suivants :
- Prix R.S.E : BRUNEL CHIMIE DÉRIVÉS pour l’engagement de sa marque STARWAX,
- Prix Communication : SYNTILOR pour l’expérience “Ressources” et le parcours client biosourcé 3.0 ainsi qu’OPTIMUM pour son configurateur de façades de placard sur-mesure,
- Prix de l’Innovation : SOPREMA avec sa ouate de cellulose Univercell® Cristal,
- Coup de Cœur du Jury : AYOR (Dordogne) avec son siphon de lavabo malin Ondée Zen