Made in France  : la carte brico, la polémique des labels

 L’un des membres d’OFG a commandé une étude montrant un retard de notoriété d’OFG comparé au “Made in France”, alors que votre label est plus restrictif et sérieux. 

Zepros : Comment réagissez-vous à ce pavé dans la mare? 

Gilles Attaf: Cette étude nous a un peu agacés, surtout qu’elle émane de l’un de nos adhérents. Je pense que ce sondage n’est pas bien fait et il y a des erreurs d’interprétation. 

Zepros : Pour autant, il y a un déficit de notoriété… 

G. A. : C’est normal, nous n’avons que dix ans et notre sondage Ifop démontre en réponse à cela que 86% des Français connaissent le label OFG. C’est 30% de plus qu’il y a quatre ans! 

Zepros : Oui, mais assez logiquement les Français connaissent le nom générique “Made in France” et votent naturellement pour le MIF! Que pouvez-faire contre cela? 

G. A.: D’abord, je voudrais dire que l’Origine France Garantie fait vendre et que c’est une bonne chose. Mais il ne faut pas tricher. Nous essayons de porter une cause à la fois citoyenne, sociale et environnementale. C’est bien parce que le “Made in France” ne garantit pas la fabrication française que nous existons. Le jour où le MIF certifiera la fabrication en France, nous pourrons disparaître car on aura gagné. 

Zepros : Quelles sont vos actions pour permettre aux Français d’y voir clair? 

G. A.: Nous poussons actuellement à interdire l’utilisation du drapeau français sur les produits, comme en Suisse. À terme, il faudrait aussi empêcher d’utiliser les trois couleurs à tout-va sans garantie. Nous aidons des députés à construire un projet de loi. 

Zepros : Vous parlez d’enjeu social et environnemental, mais l’OFG n’est pas une garantie de respect des normes environnementales… 

G. A.: Il l’est dans la mesure où fabriquer en France impose déjà une industrie plus verte que ce qui se passe loin de nos frontières. De plus, la réindustrialisation de la France sera forcément décarbonée avec le projet de loi Industrie Verte. 

Zepros : Pour conclure, en réponse au reproche de déficit de notoriété d’OFG, que pouvez-vous annoncer? 

G. A. : Nous travaillons bien sûr le sujet de la communication, mais nous vivons un paradoxe: plus nous avons d’entreprises certifiées, plus nous sommes connus car elles poussent le label. Mais en même temps, notre label étant très exigeant, nous prenons plus de temps à accueillir des certifiés. Et puis tout dépend des certifiés… Quand une marque comme Moovit, dans des domaines très populaires comme la téléphonie, est labellisée OFG, cela participe à augmenter notre notoriété. D’autres bonnes nouvelles arrivent, avec de grandes entreprises qui mettront en avant des corners Origine France Garantie. Mais il est trop tôt pour en parler… l