L’arrosage aurait pu faire beaucoup mieux...

Pascale Benhaïem-Komlos
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Arrosage Gardena

Le segment arrosage termine en progression de 1,3 % à fin septembre selon GfK. L’année, qui aurait pu être exceptionnelle (+ 22 % en valeur à fin juin) sans la météo très pluvieuse de l’été et les problèmes d’approvisionnements, reste sur des tendances très positives, cette croissance intervenant après une très belle année 2020.

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Chiffres de progression d'août 2020 à septembre 2021 de GfK

- Tuyaux : - 6,6 %

- Dévidoirs : + 14,4 %

- Programmateurs : + 17,9 %

Si l’effet crise sanitaire a boosté les ventes cette année, la saison s’est vue contrariée par la météo. Sans compter les ruptures en magasin, mais également les hausses tarifaires de certains produits, comme les tuyaux d’arrosage, pénalisés par la flambée des coûts du plastique, dont notamment le PVC. « La situation commence seulement à s’améliorer, explique Nicolas Toran, directeur marketing de Hozelock. À l’heure actuelle, si nous parvenons à trouver des matières premières, elles sont de plus en plus chères... ».

Prime à la praticité...

À qui profite cette hausse ? Aux dévidoirs, qui pèsent déjà 25 % du marché en valeur et enregistrent cette saison, une progression à deux chiffres. Les dévidoirs automatiques et les innovations fournisseurs tirent le marché. « Avec eux, le tuyau s’enroule et se déroule automatiquement sans effort, un vrai plus pour le consommateur, précise Julie Hoang, directrice marketing et Communication Europe du Sud de Gardena. Et cette année, nous avons élargi notre gamme Roll Up d’un dévidoir automatique innovant sur pic. Nomade, il se plante où l’on veut dans le jardin et pivote à 360°, pour une grande flexibilité d’utilisation.»
 

Programmer pour économiser l’eau

En vogue aussi, les programmateurs d’arrosage progressent bien après une année 2020 un peu en retrait. « En année 2, ceux qui se sont mis au jardin après le Covid ont investi dans des programmateurs, analyse Nicolas Toran, d’autant plus que de nouvelles gammes ont fleuri dans les rayons. L’idée étant de leur faciliter l’arrosage, avec des produits simples à programmer, de manière intuitive, digitale ou même connectée. » Les terminaux (pistolets) sont aussi en hausse de 2,5 % mais à l’inverse, les arroseurs... sont arrosés avec une baisse de 10,1 %, qui s’explique par les niveaux élevés de pluviométrie qui n’incitent pas à arroser son gazon. 

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Tuyau Hozelock

Tuyaux, la concurrence bat son plein

Les tuyaux (40 % du marché de l’arrosage) finissent en baisse à fin août. Le marché, qui reste néanmoins dynamique, a été fortement impacté par les ruptures en magasin. Sur ce segment, sur lequel les MDD pèsent très lourd, les tuyaux classiques en PVC sont prédominants, mais d’autres segments séduisent aussi les consommateurs comme les tuyaux extensibles type yoyo de Fitt ou Superhoze de Hozelock. Un segment porteur qui pèse environ 30 % des ventes, selon Nicolas Toran : « Même si le marché ne progresse plus en valeur cette année en raison d’un prix de vente moyen un peu moins élevé via l’apparition récente de MDD et de produits d’entrée de gamme, les consommateurs apprécient beaucoup le tuyau extensible car il est léger, peu encombrant et qu’il s’étend et se rétracte très facilement, pour une grande praticité. » À noter également que cette catégorie était en croissance fin juin, avant les mois pluvieux d’été. Jugeant ces tuyaux extensibles trop fragiles et peu durables dans le temps, la marque Gardena a quant à elle préféré développer le segment des tuyaux hybrides en lançant son tuyau nouvelle génération Liano, rappelle Julie Hoang : « Nous avons créé un nouveau segment avec ce tuyau léger, robuste et facile à manipuler. Composé de fibres textiles anti-gel et anti-UV ultra-durables, il résiste aux fortes pressions et est facile à manipuler grâce à sa technologie anti-vrille et anti-torsion. » Un segment à valeur ajoutée, sur lequel Hozelock a rejoint Gardena, en lançant en 2020 son modèle Tuffhoze.

Manuel Rucar, tendanceur jardin

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Manuel Rucar, tendanceur jardin

« L’arrosage automatique se démocratise avec des systèmes reliés à des programmateurs vendus autour de 30 € par l’enseigne Lidl par exemple. Action a aussi lancé un kit d’irrigation goutte-à-goutte qui permet d’atteindre une population qui n’osait pas se lancer, en raison des coûts de ces systèmes en jardineries. Lesquels continuent aussi de se développer dans les circuits spécialisés, via des innovations avec par exemple l’AquaBloom de Gardena qui permet d’arroser ses plantes sur un balcon, même si l’on n’a pas d’arrivée d’eau. Quand on sait que seulement 15 à 20 % des balcons sont végétalisés, on comprend le potentiel de croissance de ce type de système... » Manuel Rucar

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Benoît Marchal

Les produits de demain ?

« Des produits à économie d’eau, précise Benoît Marchal, chef de produits botanic, avec des arrosages goutte-à-goutte, localisés mais aussi des pots type Ollas qui réduisent le besoin d’arrosage. On sent aussi une forte tendance sur les produits d’arrosage de vacances... »


« Ce seront ceux qui vont initier les consommateurs au jardinage éco-responsable comme l’arrosage automatique, complète Julie Hoang. C’est un marché encore peu mature amené à se développer avec des produits répondant à un besoin d’économie d’eau et de respect de l’environnement. Chez Gardena, nous avons lancé AquaBloom, une solution d’arrosage innovante clé en main pour les balcons sans robinet et fonctionnant à l’énergie solaire. En 2022, nous élargirons la gamme avec un kit plus complet incluant une réserve d’eau. Côté arrosage mobile, les consommateurs pourront découvrir l’an prochain des pistolets et des arroseurs dotés de compteurs d’eau pour un meilleur contrôle de leur consommation. »

«Il faut aller vers un arrosage raisonné, avec en outre des produits qui facilitent la tâche du consommateur, annonce Nicolas Toran. Ainsi, chez Hozelock, nous proposons les seuls programmateurs d’arrosage du marché compatibles avec un récupérateur d’eau, pour une solution encore plus vertueuse. Nous sortirons également dès 2022 nos tuyaux premium avec 40 % de PVC recyclé, grâce au savoir-faire industriel de notre usine Tricoflex. »

Pascale Benhaïem-Komlos
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