Négo Castorama : les services qui peuvent "profiter" de la rupture conventionnelle collective
On en sait plus sur les services qui peuvent prétendre à la rupture conventionnelle proposée par Castorama. Il ne s'agit pas d'un licenciement mais d'une proposition de financement de départ volontaire pour ceux qui sont porteurs de projets
Les négociations sont en cours entre syndicats, représentants du personnel et direction de Castorama après que l'enseigne ait annoncé son projet de Rupture Conventionnelle collective à l'instar de ce que Leroy Merlin avait fait de son côté.
Si la proposition de Leroy visait 250 salariés , celle de Castorama concerne 100 postes soit 15 % des effectifs du siège (lire notre article). Deux questions se posent lors d'une RCC. Quels services vont en profiter car cela peut-être une véritable opportunité pour les salariés... et quel sera le montant du financement ? En clair, combien me donne l'enseigne pour quitter Castorama et assouvir mon projet d'ouverture d'une boutique de café-fleuriste dans les rues de Lille ?
A la première question la réunion du 12 décembre entre direction et syndicat a apporté de précieux éclairages. On sait que 291 postes sont éligibles et que dans ce vivier il y aurait potentiellement 99 départs (moins de cent). Si personne n'est candidat personne ne part ! Si 120 personnes sont candidates , seules 99 partiront après consultation du projet voire moins si personne ne correspond au profil.
On apprend dans le détail qu'une soixantaine de postes de la direction Marketing Numérique client est éligible pour une vingtaine de départs acceptés . Au pays des DAF , une demi-douzaine de feux verts seront donnés sur une trentaine environ d'éligibles. Idem côté supply chain avec une vingtaine de personnes pourront en profiter pour moins de 75 postes éligibles et plutôt des analystes d'approvisionnement, murmure-t-on. Si la direction des achats ne parait être dans le champ de la RCC, la direction commerciale elle se voit attribuer une quarantaine postes éligibles même si au final 3 fois moins de personne pourront obtenir leur ticket. Encore une fois c'est un ticket qui oblige à certaines conditions. Il faudrait avoir un projet ... l'idée n'est pas de partir directement au chômage. Par ailleurs on rappelle que le montant du financement n'est pas connu et que les négociations se poursuivront jusqu'en février.
Mais pour revenir à la direction commerciale, il se dit que ce sont plutôt des profils de merchandisers qui seraient privilégiés. On nous a signalé également que les postes transverses étaient particulièrement impactés par cette offre : une vingtaine de postes éligibles et quasiment autant qui obtiendraient leur ticket. Quid de ces postes ? On ne sait pas trop : peut-être des anciens salariés Kingfisher France.
Autre service clairement dans le viseur : les directions régionales où on nous a confié que les 8 postes d'assistantes sont éligibles et le départ de 8 sera accepté. Les directeurs de région ont intérêt à savoir se servir de leur agenda mobile même si les assistantes ne sont pas tenues d'accepter. Le service DRH est dans la liste des "éligibles", avec une douzaine de postes parmi lesquels il faudra en choisir un tiers. Reste des directions organisation et technologie et direction support aux opérations où sur une trentaine de postes éligibles, une dizaine de visas pour la RCC seront délivrés.
Encore une fois le principe de la RCC est de faire profiter au salarié d' un bon "intéressant" de sortie qu'il n'est pas obligé d'accepter . La négociation portera à compter du 7 janvier sur le montant de l'indemnité par année de présence mais sans doute aussi sur des cas particuliers (pré-retraites etc). Il y a un minimum légal pour le montant de l'indemnité mais autant dire qu'il faudra être bien au-dessus pour motiver les départs dans un siège où le turnover s'est divisé par deux. (moins de 4 % actuellement). Autrement dit, les salariés de la direction n'ont pas trop envie de bouger et la suite de la négo RCC jouera dans leur motivation.