"Nos équipes ont une formidable capacité d'adaptation !", Alain Rabec, DG Kingfisher France
Dans quelques jours un numéro exceptionnel de Zepros Habitat réunira les patrons du brico et du jardin pour une véritable réunion de famille du sectreur après 2 mois et demi de folie. Voici un extrait d'une des interviewes à découvrir dans ce numéro avec les confidences du patron de Castorama et Brico Dépôt, Alain Rabec. Il a vu la formidable agilité du groupe et sa capacité à se réinventer en une semaine.
Vous êtes dirigeant de Kingfisher France.. avec une forte expérience du retail, mais les deux mois que vous venez de vivre sont inédits . Nombre de dirigeants pensaient avoir tout connu mais ça ... c'est différent. Comment sortez-vous de là ?
A titre personnel d'abord ? Par quelles émotions êtes vous passé ?
Comme tous les Français, cette crise inédite a bouleversé mon quotidien. J’ai passé cette crise confiné chez moi avec ma famille, en télétravail dans le respect des recommandations de l’Etat. En tant que dirigeant d’entreprise, ma priorité constante a été de protéger la santé et la sécurité des collaborateurs et des clients, tout en préservant la santé économique de l’entreprise. Un juste équilibre à trouver au quotidien dans une tâche qui requiert concertation, écoute mais aussi rapidité de prise de décision.
Nous avons tous à nos niveaux contribué à endiguer la pandémie. Nous avons d’abord fait le choix de fermer nos magasins, le temps de réinventer notre modèle d’exploitation et d’établir des protocoles stricts pour continuer à accompagner nos clients en toute sécurité pour eux et pour nos collaborateurs. C’est comme cela qu’est né le drive sans contact, mis en place à compter du 23 mars. Chaque étape, de la réouverture des bâtis à celle des magasins et dépôts en libre-service sans contact le 24 avril, nous a permis de tester et d’adapter nos protocoles de sécurité et de préparer ainsi la réouverture complète dès le 11 mai.
Quelles images fortes garderez-vous de ces semaines ? Des initiatives des collaborateurs ?
Une image forte que je garderai reste l’investissement et la créativité des équipes mais aussi le bel élan de solidarité de chacun que j’ai eu le plaisir d’observer dans la participation à l’effort collectif. En tant qu’entreprise, nous avons notamment distribué 2,5 millions d’équipements de protection (gants, lunettes, masques, visières, combinaisons) aux hôpitaux, EHPAD et services de secours). Certaines opérations locales m’ont aussi marqué comme cette association de couturières bénévoles à qui nous avons offert 4000 rouleaux de voile d’hivernage pour la confection de sur-blouses à destination du personnel hospitalier.
D'un point de vue de Kingfisher France qu'est-ce que cette crise a mis en valeur ... les éléments positifs, négatifs. Quelle leçon tirez-vous de ces semaines intenses ?
Cette crise a mis en avant la formidable capacité d’adaptation des équipes dans un contexte marqué par l’incertitude. En quelques jours, nous avons réussi à nous réinventer. Pour un commerçant, fermer ses magasins, même quelques jours, n’est pas anodin mais nous avons su exploiter au mieux les ressources qu’offre le digital, aussi bien pour garder le contact avec nos clients que pour leur permettre de continuer à se procurer les produits dont ils avaient besoin. Le retrait sans contact en est un bon exemple : une approche simple et sécurisée à laquelle ont vite adhéré nos clients. De quelques dizaines de commandes par jour et par magasin avant le confinement, nous sommes ainsi passés à plusieurs centaines de commandes pendant le confinement et j’ai la conviction que ce service, plébiscité par nos clients et nos collaborateurs, va rentrer dans les habitudes de consommation.
Cette crise aura aussi révélé toute l’agilité dont nous sommes capables et c’est définitivement quelque chose que je veux continuer à cultiver.
- Vous êtes sur un défi important : redresser une belle entreprise en proie au doute..; cette crise a-t-elle soudé les équipes ou dispersé vos efforts précédents ? Bref cette crise au final vous a-t-elle aidé ou ralenti ?
.... les réponses d'Alain Rabec dans Zepros Habit n° 5
Vous avez obtenu 600 M€ de PGE... Est-ce à la hauteur de ce que vous espériez ? Comment s'est passé cette négociation ? Qu'est ce que l'état vous a demandé en contrepartie ?
.... les réponses d'Alain Rabec dans Zepros Habit n° 5