"Du choc à la fierté"... Le covid raconté par le président de Truffaut

Pascale Benhaïem-Komlos
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Voici en avant-première l'interview de Gilles Mollard, Président de Truffaut à paraitre dans le prochain numéro de Zepros Habitat (aux cotés d'une dizaine d'autres patrons de jardineries et GSB). Il nous raconte 2 mois de confinement... le choc économique, la fierté des salariés sur le terrain, des cadres supérieurs qui ont reversé une partie de leur traitement à un fonds pour salariés en difficultés...

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Comment avez-vous vécu cette crise sanitaire ?

Cette crise renforce notre sentiment de petitesse, notre humilité face à une crise d’une ampleur mondiale et d’une intensité inégalée. J'ai eu la chance de vivre cette nouvelle expérience en famille, tout en restant connecté 24/24 à Truffaut ! Cette crise n'a heureusement pas empêché l'entreprise d'avancer avec un fil conducteur qui nous accompagne depuis le 16 mars : garantir l’équilibre entre la santé et la sécurité des équipes, la santé et la pérennité de l’entreprise. Ce fut un crève-cœur, mais le 16 mars, nous avons décidé de fermer nos jardineries pour préserver la santé de nos équipes et de nos clients. Et pour prendre le temps nécessaire pour nous doter des mesures de protection adaptées. Nous avons progressivement rouvert début avril. Sur les parkings, les flux sont canalisés et, après le passage de chaque client, les chariots sont désinfectés. À l'entrée des magasins, les clients sont accueillis et comptés, et pour respecter la distanciation, des flèches au sol ont été positionnées. Masques, gels… Nous avions anticipé les commandes, notamment de masques, pour avoir un stock suffisant. Nous allons même bientôt en vendre.

Quelles conséquences économiques pour Truffaut ?

C'est un choc économique avec un parc fermé en tout début de la saison haute. 40 % de notre CA se fait entre mars et mai, pour plus de 100 % de notre résultat. Nous avons profité du confinement pour mettre en place une organisation rodée à base de télétravail et de visioconférences. L'éloignement n'empêche pas d'être proches, en tant qu'ancien expatrié, je le sais bien. Chaque jour à 11 heures, nous faisions un point opérationnel précis avec les membres du comité de direction avec au programme l'organisation des équipes magasins et du siège, l'amélioration des mesures de protection sanitaire, la préparation des réouvertures, la sécurisation financière de l’entreprise, la communication externe et interne ou encore l'anticipation du déconfinement… Concrètement, cela s'est entre autres choses traduit par la mise en place d'une communication 100 % digitale, par la création d’un site d’information dédié pour tous les collaborateurs Truffaut, mais aussi par le lancement en quelques jours du click & drive ou encore par une opération de soutien à nos partenaires producteurs végétaux. Finalement, le télétravail a de nombreux avantages dont la souplesse, la réactivité et le gain de temps ! Même s’il ne remplace pas le bonheur des visites sur le terrain, au contact des équipes, des clients, des produits ! Côté chiffres, depuis la réouverture, la fréquentation a baissé en raison du confinement et des flux contraints quand le panier moyen a fortement progressé car les clients sont en manque de végétal. Les ventes sont concentrées sur les plants potagers et semences, les outils et les produits de jardin, avec de bons scores des loisirs créatifs pour occuper les enfants et de la mercerie. Nous avons été par exemple dévalisés en élastiques pour fabriquer des masques.

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Un mot pour vos équipes ?

Je suis très fier de cette équipe, de ses valeurs humanistes, de ce qu'elle fait mais aussi de ce qu'elle est… Avec une immense capacité à relever ce défi, à accompagner la réouverture pour sauvegarder la pérennité de l'entreprise. Comme je crois en l'exemplarité, 15 membres du comité de direction ont accepté une diminution de salaire en avril, versée sur un fonds d'aide à nos salariés en difficulté. En signe de reconnaissance et de remerciement, nous allons également verser une prime aux salariés qui sont venus travailler pendant le confinement.

 

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Pascale Benhaïem-Komlos
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