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[Interview du TAC au #TAG] Secimpac • « Sécurité préventive, RSE et recyclage : nos 3 leviers de croissance »

Stéphane Vigliandi
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[Zepros Habitat] À quelques semaines de la “Biennale de l’Outillage” organisée par le Secimpac, son président Pierrick Auboiron (également directeur commercial de Stanley-Black & Decker) se confronte à l’actualité du secteur Bricolage et Jardin dans une interview du… Tac au #Tag : un entretien par mots-clés. Crise sanitaire, télétravail, flambée du coût de l’énergie et des matières premières, pénuries, technologie, etc… : il n’élude absolument aucun sujet.

• #Marché #Crise sanitaire

Pierrick Auboiron : En 2020, la crise sanitaire n’a pas enrayé la bonne tenue des ventes d’électroportatif et de consommables. Bien que le premier confinement ait freiné en partie l’activité générale dans les circuits de distribution grand public (GSB, Lisa…) et professionnelles (négociants en produits du Bâtiment, coopératives agricoles…), il y a eu ensuite une forte reprise auprès de ces deux cibles d’utilisateurs. La première partie de l’année 2021, elle, reste très porteuse avec un niveau d’activité [voir encadré ci-contre] encore supérieur à 2019 dans les réseaux de vente BtoB, mais également dans les circuits grand public.

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#Batteries #Domination

P. A. : Assurément, la tendance des équipements sans-fil s’impose désormais auprès des entreprises du Bâtiment. Dans l’univers grand public et professionnel, l’outillage électroportatif sans fil capte désormais plus de 60 % des ventes en valeur en France. Les gammes des fabricants bénéficient de puissance et d’autonomie de plus en plus élevées. C’est une tendance de fond engagée déjà depuis plusieurs années. Depuis plus de quinze ans, le segment du sans-fil affiche des progressions à deux chiffres grâce à un effet de gamme. Au début des années 2000, chaque marque proposait en moyenne environ 50 références dans leur catalogue. Aujourd’hui, ce sont plus de 200 références. Néanmoins, les outils filaires restent encore prédominants sur certains types d’équipements stationnaires ou semi-stationnaires comme les meuleuses ou les petits perforateurs.

#Technos #Sécurité

Tout en œuvrant à optimiser les performances des batteries et des moteurs (refroidissement, récupération de puissance…), la R&D des marques se focalise aussi depuis de nombreuses années sur les technologies de sécurité préventive comme les protections anti-redémarrage, l’embrayage de sécurité ou encore des systèmes de freinage intelligents, y compris en présence de poussières ou d’huile dans la zone de travail.

#Utilisateurs #Confort

P. A. : Compacité et légèreté, design et ergonomie : ce sont des points récurrents sur lesquels travaillent l’ensemble des fabricants et des marques afin d’améliorer encore le confort d’utilisation tant auprès des utilisateurs grand public pour réaliser leurs travaux de bricolage et de jardinage qu’auprès des professionnels sur leurs chantiers et en atelier. D’une part, il s’agit de réduire le plus possible les risques de TMS [troubles musculosquelettiques] et tendre le plus possible vers le “zéro accident”. D’autre part, il est question d’améliorer, voire optimiser encore la productivité sur les chantiers des artisans.

#Smart #Connectivité

P. A. : Si cette fonctionnalité intéresse avant tout les entreprises disposant d’un parc machines important à gérer, la très grande majorité des équipements électroportatifs est dotée de puces électroniques. Cela permet de garantir aux utilisateurs une optimisation de la consommation d’énergie, mais aussi d’augmenter la durabilité des outils. Désormais, les dispositifs de charge des équipements sans fil sont universels : une même batterie peut être utilisée sur la majorité des outils proposées par les marques.

#Loi Agec #Réparabilité

P. A. : Outre des process industriels certifiés ISO 14001*, les fabricants renforcent leurs actions en faveur du réemploi et du recyclage des outils et des batteries. Ce sont des points de vigilance auxquels le grand public comme les professionnels (artisans, services techniques et espaces verts des collectivités territoriales, métiers forestiers, etc.) sont de plus en plus sensibles. Dans de nombreux univers de la grande consommation (électroménager à commencer par les lave-linges à hublot, téléphonie mobile, ordinateurs portables, téléviseurs, tondeuses à gazon électrique dans un premier temps), la notion d’indice de réparabilité [voir encadré ci-dessous] a été instaurée par la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire de 2020 (dite “loi Agec”). Le législateur impose aujourd’hui aux fabricants de certains types de produits d’afficher une note sur dix. En ce qui concerne notre filière, les fabricants membres du Secimpac ne sont absolument pas dans une logique d’obsolescence programmée. Qu’il s’agisse d’outillage électroportatif pour les activités de bricolage et les chantiers des professionnels, ou encore de l’outillage motorisé pour l’entretien des espaces verts, cette notion de réparabilité a été intégrée de longue date. Grâce au SAV des marques, la disponibilité des pièces détachées et de rechange est d’ailleurs garantie jusqu’à dix ans.

* Système de management environnemental.

#Recyclage #Éco-circulaire

P. A. : Là aussi, c’est une philosophie et une logique déjà bien ancrées dans notre filière. Avec, tout d’abord, le recyclage et la valorisation des déchets d’équipements électriques et électroniques [la D3E pour les déchets professionnels dès la mi-2005, puis fin 2006 pour les déchets ménagers]. Au-delà de l’entrée en vigueur de la REP Bâtiment qui a été reportée de janvier 2022 à janvier 2023, une autre filière REP va être mise en œuvre pour les articles de bricolage et de jardinage. Elle doit voir le jour au cours du premier trimestre prochain. Deux éco-organismes se sont déjà positionnés : Ecologic pour l’ensemble de l’outillage thermique et Éco-mobilier pour les produits de bricolage et de jardinage (hors D3E).

#Pénurie #Inflation

P. A. : Comme d’autres secteurs d’activité, notre filière a été impactée par un rallongement des délais d’approvisionnement (composants et puces électroniques, acier, matières plastiques…) et par les hausses de prix. Mais, en général, les industriels ont essayé d’anticiper et pris des mesures pour éviter de perturber les livraisons chez les distributeurs et de pénaliser l’ensemble de la filière. Accompagné par la Ficime*, notre syndicat s’est d’ailleurs mobilisé avec les fédérations de la distribution [notamment avec la FMB (Fédération des magasins de bricolage) et la FDMC (Fédération des distributeurs en matériaux de construction] pour évoquer, entre autres, les sujets liés au transport maritime et à l’envolée des prix des containers**. Néanmoins il faut apprendre à gérer les aléas et réduire notre exposition aux risques. (Propos recueillis par Stéphane Vigliandi)

* Fédération des entreprises internationales de la mécanique et de l’électronique.

** Selon le Syndicat des transitaires et commissionnaires en douane, le tarif d’un container de 20 pieds naviguant entre l’Asie et l’Europe est passé d’une moyenne de 650 à 900 $ selon la saison pour dépasser le seuil des 4 300 $ début 2021.

FOCUS • Loi Agec & Durabilité

Dorénavant, la loi anti-gaspillage et pour une économie circulaire impose – sur les marchés grand public dans un premier temps – pour certaines familles de produits de mentionner une note sur dix. Cet indice vise à informer les consommateurs sur le caractère plus ou moins réparables des produits concernés. Selon le ministère de la Transition écologique, c’est « un outil de lutte contre l’obsolescence – programmée ou non – afin d’éviter la mise au rebut trop précoce des équipements, tout en préservant les ressources naturelles nécessaires à leur production ». D’ici à 2024, le législateur prévoit que cet indice devienne un indice de durabilité ; notamment en y intégrant de nouveaux critères tels que la robustesse ou la fiabilité des produits.

COMMUNICATION 2.0 • Des influenceurs très pros

YouTube, Instagram, TikTok, LinkedIn, Viméo… Inspirés par les réseaux sociaux, les fabricants d’outillage professionnel renouvellent leur communication et renforcent les liens directs avec les utilisateurs du Bâtiment. Sur les réseaux sociaux, les marques font aussi de plus en plus appel aux influenceurs pour être leurs ambassadeurs. Mais pour éviter toute dérive et que les posts des influenceurs ne se transforment en promotion, il n’y a aucun placement de produits. Certains refusent même catégoriquement de nouer des partenariats avec des influenceurs qui ont une trop grande notoriété. La relation avec les marques doit rester dans l’esprit d’une discussion autour d’un café entre artisans… comme dans leur négoce.

Stéphane Vigliandi
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